Après environ six décennies d'amateurisme et de bricolage, les clubs de l'élite découvrent un nouvel univers: le professionnalisme. En décrétant le professionnalisme, les autorités sportives savaient qu'elle allaient se heurter à de sérieuses difficultés car on n'efface pas du jour au lendemain près de six décennies d'amateurisme et de bricolage. C'est un virage à cent quatre-vingt degrés et la plupart des équipes, y compris les plus nanties, n'y sont pas préparées. Certes, l'Etat a promis d'apporter sa contribution grâce à une série de mesures qui prévoient, notamment le financement des Ssasp à hauteur de cent dix millions de dinars. Une aide accueillie très favorablement, mais pas assez conséquente cependant pour pouvoir éponger tous les déficits estimés chez certaines à plus de cent cinquante millions de dinars. L'apport en argent émanant des sponsors dont certains ont pris le contrôle de grandes Sspa, suffit, à peine, à éponger le déficit, mais ne permet pas de subvenir aux besoins de celles-ci même à court terme. De plus, cette histoire de patrimoine immatériel pollue l'atmosphère et complique davantage la tâche des Sspa. Le professionnalisme a un coût, mais il a aussi ses lois et ses règles. Pour les dirigeants, c'est une ère nouvelle qui commence, une nouvelle mission qui induit forcément, de nouveaux réflexes, une nouvelle politique. Certaines, à l'image de la SSPA-USMA, ont pris quelques longueurs d'avance en basculant les premières dans ce nouvel univers qu'est le professionnalisme, mais leur manque d'expérience leur a fait rappeler la dure réalité du terrain. Qui dit professionnalisme, dit moyens. Or rares sont les Sspa qui possèdent leur propre terrain. La plupart sont SDF et sont obligées souvent de changer de domiciliation. Dès lors, il ne faut pas s'étonner lorsqu'elles réalisent de mauvais résultats. Les infrastructures existantes? Elles sont vétustes et, parfois, dangereuses pour la pratique du football. Qu'ils soient en gazon naturel ou synthétique, les terrains dans leur majorité, se trouvent dans un piteux état faute de soins et de suivi. D'ailleurs, combien y a-t-il de pépinières? On ne dispose pas de chiffre précis, mais une chose est, néanmoins, sûre: il n'y en a plus. Idem en ce qui concerne les installations destinées à la récupération des joueurs après de durs efforts. Bain, sauna, piscine, douches, matériel de musculation, combien de Sspa en possèdent? Comme on le voit, le professionnalisme ou son apprentissage, n'est pas une tâche de tout repos. Outre les moyens, les repreneurs ou les sponsors doivent faire face à un environnement hostile et parfois vicié où tout le monde suspecte tout le monde. Ce qui s'est passé récemment à la SSPA-USMA est très évocateur en tous les cas. A cause d'une prétendue entorse aux dispositions légales, on a failli tout remettre en question. Pourtant Ali Haddad, le patron de l'Etrhb n'a qu'une seule idée en tête: aider l'USMA et concrétiser son ambitieux projet d'en faire un club véritablement professionnel de dimension internationale. Il est venu avec son argent et son savoir-faire pour les mettre au service du sport et de l'USMA.