Les résultats de ce scrutin confirment, en clair, le retour de ce parti comme première force politique du pays. Le FLN a confirmé haut la main sa suprématie sur le restant des partis politiques. Il a récolté plus d'un tiers des sièges mis en jeu. C'est-à-dire 4878 sièges d'APC sur les 13.981 existants et 798 d'APW sur les 1960 existants. Ce véritable raz de marée permet au FLN de contrôler automatiquement 668 communes sur les 1541 existantes et 43 wilayas sur les 48 que compte le pays. Ces chiffres, en outre, peuvent être revus à la hausse dans les prochaines semaines au gré des alliances qui ne manqueront pas de se tisser entre différents partis au sein des Assemblées, assez nombreuses, où aucune majorité n'a été obtenue. Le FLN triomphe donc. Il conforte ses résultats des législatives du 30 mai qui, on s'en souvient, lui avaient donné la majorité absolue au sein de la Chambre basse du Parlement algérien. Contrairement à tous les scrutins passés, il est impossible ici de parler de fraude massive. L'administration a noté une neutralité que tous les observateurs ont pu constater. La transparence a été respectée de bout en bout. Le retour du FLN, plus de dix ans après les événements d'octobre, se fait quasiment sans taches. Beaucoup de facteurs, il faut le croire, ont milité en faveur de cette résurgence. Le charisme et la jeunesse, toute relative, de son nouveau secrétaire général ont dû jouer un rôle prépondérant dans cette histoire. Ali Benflis, dans tous les coins du pays où il a fait escale, a donné l'air d'être en phase avec les citoyens tant de l'Algérie profonde que de ses grandes métropoles. Ses actions au sein du gouvernement, notamment l'embellie financière obtenue et les augmentations de salaire qui ont été remises au goût du jour, n'ont pas dû laisser insensible grand monde. Ce n'est pas tout. Le FLN, en effet, a profité de sa longue traversée du désert, plus précisément depuis l'arrivée de Benflis à sa tête, pour rajeunir ses rangs à tous les échelons décisionnels. Il a également bénéficié de l'adhésion de nombreux cadres. Ces facteurs ont sans doute amené un plus grand rapprochement des jeunes de ce parti relooké. Le troisième élément qui explique sans doute cet engouement nouveau pour ce parti c'est que les citoyens savent mieux que personne que le FLN n'a plus droit à l'erreur. Ils ont donc mis toutes les chances de leur côté en votant massivement pour le parti qui a le plus de chance de servir les intérêts de la collectivité au lieu de se servir. Ce retour en force, qui intervient à un peu plus d'une année d'une très importante échéance électorale, fera que tous les observateurs auront désormais les yeux rivés sur lui. Toutes les cartes, ou presque, sont désormais entre ses mains.