Un centre de formation de techniciens pour la gestion des unités de dessalement sera érigé. La wilaya de Tlemcen n'aura plus soif d'ici le mois de juin prochain. La station de dessalement de l'eau de mer (Sdem) de Honaïne sera mise en service dans huit mois. C'est la promesse faite dimanche par Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. «Elle couvrira les besoins de cette wilaya à raison de 200.000 m3 par jour», a déclaré le ministre lors d'un point de presse animé à la fin de la visite d'inspection qu'il a effectuée au niveau de la wilaya. M.Sellal était en compagnie de Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, qui a inauguré le dernier tronçon de la partie ouest de l'autoroute Est-Ouest. Retour sur cette visite. Il est 9 h00. Nous sommes dans la localité de Sidi M'hamed, daïra de Remchi. M.Sellal s'apprête à inspecter le projet de raccordement aval de la station de dessalement d'eau de mer de Tafsout aux differents réseaux d'eau potable de la wilaya. Il consiste en la réalisation de cinq grands réservoirs et quatre stations de pompage. Ce projet dont les travaux ont atteint un taux d'avancement de 65%, a nécessité un montant de plus de 12 milliards de dinars. Il alimentera 21 communes sur les 53 que compte la wilaya, selon les responsables locaux de l'hydraulique. La délégation se rend donc sur le site de Tafsout dans la localité de Honaïne. La Sdem que ce site abrite est l'une des plus importantes du pays. Elle desservira pas moins de 21 communes. Le remplissage d'eau pour les essais hydrauliques seront effectués en novembre, selon M.Maïz, représentant de l'entreprise espagnole Befessa, en charge du projet. La mise en service de cette station commencera au mois de février. «Vous devez les effectuer dans les délais», insiste le ministre. Le représentant prend la mesure de l'intransigeance de M.Sellal. Il s'engage à respecter les délais fixés. Mieux, il annonce la création d'un centre de formation et de vulgarisation. Ce centre sera chargé de former des techniciens algériens spécialisés dans la gestion des unités de dessalement. Il comprend des salles pédagogiques et une informatique. De plus, il sera doté d'un centre d'hébergement qui accueillera 40 personnes. «Ce centre est le premier du genre sur le plan méditerranéen. Il constitue une référence à l'échelle régionale», assure M.Maïz. Ce dernier communique le montant investi dans ce projet qui est de l'ordre de 292 millions de dollars alors que le coût de l'eau dessalée avoisine 1 USD/m3. Le taux d'avancement des travaux de la Sdem est de 92%. Profitant de la présence du ministre, le représentant de l'entreprise espagnole s'étale, ensuite, sur les difficultés qui affectent le plan de mise en oeuvre du projet. Il cite, entre autres, la proposition de substituer le CO2 à l'acide sulfurique dans le traitement de l'eau. «Nous attendons l'autorisation de la Sonatrach et de l'Algérienne des eaux pour lancer cette technique», soumet-il au ministre qui déclare: «Vous aurez cette autorisation dès la semaine prochaine.» Le ministre s'enquiert de la dotation énergétique de l'installation. L'exposé terminé, la délégation prend la direction de Nedromah. Sur les lieux, le convoi ministériel est reçu par Cheïkh El Ghaffour. En Nedromi, une figure de proue de la musique andalouse. Le ministre procède ensuite à l'inauguration d'une station d'eau potable. Sur les monts de Msirda, dans la daïra de Ghazaouet où la délégation se rend peu après, la pluie est au rendez-vous. Le ciel pleure les stations d'essence de Naftal fermées. Elles donnent l'aspect lugubre de cimetières. «Elles n'ont pas résisté au trafic des hydrocarbures qui gangrène les frontières algéro-marocaines», avoue un habitant de la région. Les monts de Msirda entonnent les chants ancestraux des tribus berbères qui les occupent depuis des lustres. Le ministre inspecte la station de dessalement de Souk n'Tleta. Elle sera mise en service dès le mois de décembre prochain, lui assure-t-on sur place. Cette station est un véritable bijou architectural. Elle est d'une capacité de production de 200.000 m3/jour avec un prix de revient de plus de 250 millions de dollars. Le taux d'avancement des travaux de son enceinte est de 95%. Le ministre écoute attentivement les précisions données. Il inspecte les installations une par une. «J'insiste sur la qualité des travaux et le respect des délais», dit-il aux représentants des entreprises en charge du projet. Le ciel s'éclaircit d'un sourire. Dans quelques mois, l'eau coulera à flots à Tlemcen.