Un mort, des dizaines de blessés et plusieurs saccages et incendies: tel est le bilan des affrontements entre policiers et manifestants qui ont émaillé le scrutin des locales dans la vallée de la Soummam. Les affrontements, appréhendés entre citoyens depuis l'annonce de la tenue des élections avec la participation du FFS et la reconduction du rejet par les ârchs, n'ont fort heureusement pas eu lieu. C'est d'ailleurs la seule satisfaction qu'on pouvait lire chez la majorité des citoyens qui donnaient hier l'impression de sortir tout juste d'une longue nuit cauchemardesque. Si du côté du mouvement citoyen on ne s'est guère empêché d'afficher sa satisfaction devant les résultats obtenus, il n'en est pas de même chez les militants du FFS , un des principaux partis en lice, qui n'ont pas digéré le fait que plusieurs localités étaient dépourvues d'urnes. En effet, outre les incidents survenus dans les rares centres de vote ouverts, le scrutin du jeudi s'est caractérisé par l'absence d'urnes dans de nombreux bureaux. Dans la majorité des communes (Adekar, Tifra, Tibane, Souk Oufella, Chemini, Semaoun et Sidi Ayad), le scrutin proprement dit n'a pas eu lieu. Deux raisons essentielles sont à l'origine de cet état de fait. D'abord l'acheminement des urnes qui n'a pas été une chose facile devant les actions initiées par les archs dans le cadre des modalités pratiques du rejet. Les blocages de routes et les manifestations brutales constituaient l'essentiel d'une colère induite par le déploiement prématuré des renforts de CNS dans les chefs-lieux de communes. Dans les municipalités où certains bureaux de vote ont pu être ouverts, rares sont celles qui ont pu mener l'opération jusqu'au bout. A Akfadou, un des trois bureaux de vote ouverts a été fermé deux heures après par les manifestants qui ont tenté vainement durant toute la journée de faire subir le même sort aux autres. A Toudja, commune de la daïra d'El-Kseur, un jeune de 21 ans a été touché mortellement par balle lors d'affrontements entre les policiers et les manifestants. Le seul bureau de vote ouvert a été incendié. A Timezrit, Fenaïa, Amizour, Semaoun Ighil Ali et Seddouk, les urnes ont été brûlées, les bureaux saccagés lors des affrontements qui s'étaient produits. Plusieurs dizaines de blessés sont à déplorer de part et d'autre. Notons enfin que dans la commune de Sidi Aïch, le décompte final a fait ressortir une douzaine de votants sur les quelques milliers d'inscrits. Le scrutin sera-t-il validé? Qui gérera les communes où l'opération de vote n'a pas pu se tenir? Ce sont là les quelques interrogations relevées hier chez les citoyens de la vallée de la Soummam.