Le deuxième sommet afro-arabe a adopté une «stratégie de partenariat» et un plan «d'action commun» pour une coopération économique et politique entre les pays arabes et les Etats africains. Les chefs d'Etat arabes et africains ont adopté dimanche soir à Syrte (Libye) un «partenariat stratégique» pour renforcer la coopération économique et politique, et une résolution sur le Soudan sur fond d'inquiétudes à l'approche d'un référendum menaçant le pays de partition. Ce deuxième sommet afro-arabe, qui se tient 33 ans après une première réunion organisée au Caire en mars 1977, a adopté une «stratégie de partenariat» et un plan «d'action commun» pour une coopération économique et politique entre les pays arabes et les Etats africains. La «stratégie de partenariat» prévoit de renforcer le dialogue politique sur la paix et la sécurité, ainsi que la coopération dans les secteurs financier, commercial et de développement» en encourageant l'investissement et le commerce entre pays africains et arabes. Elle vise notamment à «renforcer la coopération dans les domaines de l'énergie, de l'environnement, des ressources hydrauliques, et dans l'agriculture et la sécurité alimentaire». Ce sommet «est l'aboutissement d'une prise de conscience de la nécessité de transformer la coopération afro-arabe en un véritable partenariat stratégique doté de plans d'action», a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine (UE), Jean Ping, à l'ouverture de la réunion. M.Ping a appelé dimanche les riches pays arabes à investir en Afrique pour aider le continent à sortir de «la marginalisation économique». «Les Etats frères arabes disposent de vastes réserves d'épargne, de ressources financières considérables et d'immenses capacités d'investissement. Nous pouvons nous rendre complémentaires», a déclaré M.Ping devant les dirigeants arabes et africains. «L'Afrique cherche à sortir de la marginalisation économique dans laquelle elle est confinée et ce, notamment par le biais du renforcement des investissements et de l'intensification du commerce», a-t-il dit, estimant que la proximité géographique entre pays africains et arabes représentait «un avantage certain». Le sommet, auquel participe le président soudanais Omar El Bechir s'est tenu sur fond d'inquiétudes sur la stabilité du Soudan, à l'approche d'un référendum au cours duquel le Sud Soudan pourrait opter pour l'indépendance. Un second référendum est prévu simultanément le 9 janvier sur le statut de la région contestée d'Abyei, située à la lisière du Nord et du Sud du Soudan. Dans une résolution consacrée au Soudan, les chefs d'Etat et de gouvernement africains et arabes ont souligné la nécessité de «respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale» et affirmé leur soutien à tous les efforts de paix dans ce pays. La résolution appelle par ailleurs, à la tenue des deux référendums «à la date prévue», «loin de toute pression et sous surveillance arabe, africaine et internationale, pour garantir leur crédibilité et transparence». Le colonel El Gueddafi a estimé qu'une partition du Soudan pourrait devenir une «maladie contagieuse» qui menacerait d'autres pays de la région, tandis que le président sénégalais Abdoulaye Wade a proposé l'envoi d'une délégation de chefs d'Etat africains et arabes au Soudan pour apaiser les tensions. Le référendum sur l'indépendance du Sud Soudan est l'un des points-clés d'un accord de paix qui a mis fin en 2005 à deux décennies de guerre civile entre le Nord, majoritairement arabe et musulman, et le Sud, dont la population est noire, et principalement chrétienne ou animiste.