Les amendements portant sur l'annulation des sanctions infligées à un membre de famille en cas d'abandon de parents n'ont pas été retenus. Une pension représentant les trois quarts du Smig, soit 11.300 DA, sera attribuée à la frange des personnes âgées. Alors qu'elle était de 3000 dinars, cette aide va tripler pour atteindre plus de 10.000 DA. C'est une véritable bouffée d'oxygène! Cette allocation concernera les personnes fragilisées et sans revenu et celles à revenu faible. Désormais, l'Etat va allouer à cette catégorie un budget annuel dans la loi de finances octroyé à travers le Fonds national de solidarité. Une carte spéciale pour personnes âgées sera élaborée par le ministère de la Solidarité. Ce n'est pas tout. Cette catégorie bénéficiera de l'attention des institutions. Un rapport détaillé sur leur situation sera transmis annuellement au président de la République et au Parlement pour proposer les conditions de prise en charge. C'est ce que prévoient les amendements retenus dans le projet de loi sur les personnes âgées qui a été adopté hier à la majorité par les députés. A l'exception du Parti des travailleurs qui a rejeté le texte, et le RCD qui s'est abstenu, les autres partis ont approuvé ce texte sur les personnes âgées. Les amendements portant sur l'annulation des sanctions contre un membre de la famille en cas d'abandon n'ont pas été retenus. Le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, a expliqué que l'objectif est d'ordre dissuasif pour éradiquer ce phénomène. Pour abandon des parents, les proches risquent 18 mois de prison et une amende allant jusqu'à 2 millions de centimes selon les articles 7 et 29 du projet de loi. Satisfait par le résultat du vote, le ministre de la Solidarité a réitéré que ce projet de loi vise à améliorer la prise en charge de cette catégorie. Il est vrai, le nombre des personnes âgées abandonnées est insignifiant, mais le gouvernement a jugé utile de prendre ses précautions. «Ce projet est une véritable sonnette d'alarme», avait-il précisé en déplorant la régression des valeurs morales au niveau de la société algérienne. Selon les chiffres avancés par le ministre, le nombre des personnes âgées est de 2,1 millions sur les 35 millions d'Algériens. Selon lui, 877 personnes âgées sont des malades mentaux. Les structures de prise en charge sont au nombre de 32 centres à l'échelle nationale. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le nouveau projet de loi ne tardera pas à entrer en application. Le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille promet d'en accélérer la procédure. En réponse aux préoccupations des députés qui s'interrogeaient sur la mise en application de cette loi, le ministre a été rassurant. «Les textes d'application seront promulgués dès que le projet sera adopté par le Parlement», a répondu M.Barkat lors de son intervention à la plénière consacrée à l'examen du projet de loi sur la protection des personnes âgées. «Une équipe travaille déjà sur les textes», a-t-il ajouté. Les parlementaires étaient nombreux à s'interroger, hier, sur l'entrée en vigueur de cette loi. Les textes d'application accusant beaucoup de temps pour être publiés, les députés ont attiré l'attention du département de la solidarité sur ce détail important.