L'ensemble des sièges à la Chambre des représentants, le tiers de ceux du Sénat et 37 postes de gouverneur sur 50 sont en jeu. Les démocrates détiennent actuellement la majorité aux deux Chambres du Congrès. Charles Bailey, un Noir américain de Virginie veut faire savoir au président Barack Obama et aux démocrates, à l'approche des législatives de mi-mandat, qu'il n'est pas content. Il a 70 ans et il ne peut toujours pas partir à la retraite. «J'arrive tout juste à joindre les deux bouts. J'ai voté pour lui, non pas parce qu'il est Noir, mais parce qu'il était pour le changement», dit-il. «Et c'est ça le changement?», ajoute cet entrepreneur, expliquant souffrir de la pénurie de travail dans son secteur - la rénovation de maisons - à Charlottesville, une ville universitaire de l'est du pays. C'est ce genre de commentaires parmi les électeurs noirs - qui soutiennent traditionnellement le parti démocrate - qui rendent nerveux le président Obama et les démocrates à l'approche des législatives du 2 novembre. L'ensemble des sièges à la Chambre des représentants, le tiers de ceux du Sénat et 37 postes de gouverneur sur 50 sont en jeu. Les démocrates détiennent actuellement la majorité aux deux Chambres du Congrès mais les républicains escomptent des gains substantiels. L'électorat afro-américain peut, dans certaines élections-clés, faire du tort aux républicains s'il se mobilise en masse comme en 2008 lorsque les Etats-Unis sont entrés dans l'histoire en élisant leur premier président noir. Le Comité national du parti démocrate a ainsi prévu de dépenser 3 millions de dollars en publicités dans des médias noirs, le montant le plus élevé jamais dépensé dans de telles publicités lors d'élections de mi-mandat. «En Virginie, cela serait très difficile aujourd'hui pour le président, s'il était candidat en novembre», estime Douglas Wilder, devenu, en 1990 en Virginie, le premier gouverneur noir de l'histoire du pays. «L'excitation n'est pas là, l'exubérance non plus». Tom Perriello fait partie des élus démocrates arrivés au pouvoir avec Obama après avoir battu de justesse son rival républicain dans le 5e district de Virginie, une zone rurale. Mais aujourd'hui, le républicain Robert Hurt est en passe de le battre, à moins d'une forte mobilisation des Noirs américains. «Dans de nombreuses élections serrées, le taux de participation des Noirs et leur niveau de soutien aux candidats démocrates sera un des facteurs-clés», estime Tom Jensen, directeur du Public Policy Polling, un institut de sondage. «Les candidats démocrates affichent vraiment de mauvais résultats auprès de l'électorat noir», juge pourtant Tom Jensen, mentionnant des sondages qui montrent qu'entre 65 et 70% des Noirs soutiennent les démocrates, contre 90 à 95% traditionnellement. «Le fait d'aimer Barack Obama ne veut pas forcément dire que vous êtes inspirés par les candidats démocrates», estime-t-il par ailleurs. Mais Charles Bailey compte tout de même soutenir le parti démocrate. «Je vais tenter ma chance avec Tom», lance-t-il. Alvin Edwards, un pasteur de la Mount Zion First African Baptist Church, assure que beaucoup de personnes sont dans la même situation que lui. «Aujourd'hui, nous devons aider plus de personnes», assure-t-il. Et les statistiques montrent que les Noirs sont la minorité qui a été le plus durement touchée par la crise économique. Barack Obama, qui a fait campagne, il y a deux ans sur le thème du changement, va parcourir les Etats-Unis de long en large pour soutenir des candidats de son parti et insister sur le fait que le changement «ne se fait pas du jour au lendemain».