Le Cnes débattra tous les problèmes qui freinent l'épanouissement de notre université lors du Conseil national qui aura lieu jeudi et vendredi. C'est devenu un rituel. Il suffit de quelques semaines de scolarité pour que les premières contestations estudiantines reprennent. A l'université des sciences et technologies Houari-Boumedienne (Usthb) de Bab Ezzouar, les étudiants en géophysique sont montés au créneau. Plus de 60% des soutenances sont en suspens. La liste d'affichage des étudiants admis en 3e et 5e année de ladite spécialité est entachée de suspicions. Très en colère, les universitaires interpellent le directeur pour des explications convaincantes et menacent de tout paralyser. Fleuron de l'Université algérienne, l'Usthb enregistre une rentrée perturbée. L'université d'Alger n'échappe pas à cette vague de mécontentement. Le département d'interprétariat à l'ex-Fac centrale, a été, il y a quelques jours, sous tension. Ces deux cas, parmi tant d'autres, viennent de contredire les déclarations empreintes d'un optimisme parfois «excessif» de Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Je vous promets une bonne rentrée.» «Cette année on gagne le pari de la qualité», a pourtant promis le ministre. Cette situation peu reluisante est vécue, également, par les étudiants en 2e année architecture de l'université Saâd-Dahleb de Blida qui sont toujours en vacances forcées. La reprise des cours n'est pas pour aujourd'hui et, encore moins pour demain. Le torchon brûle entre les organisations syndicales et les responsables de l'université. Le juste milieu est difficile à trouver. Cette reprise qui tarde à venir marque également l'université de Tizi Ouzou. A la nouvelle cité de Tadmaït, l'attente risque de durer plus longtemps que prévu. Tous ces problèmes qui freinent l'épanouissement de notre université, seront débattus jeudi et vendredi lors du conseil national du Cnes. Dans un entretien accordé à L'Expression, Abdelmalik Rahmani, coordinateur national dudit conseil avait déclaré: «Notre combat au Cnes est de contribuer à hisser cette université le plus haut possible, et non de la détruire au nom d'une «liberté d'expression». «Nous avons la lourde responsabilité de protéger l'université publique, et nous nous battrons sans relâche pour la protéger contre toute tentative de démantèlement ou de «médiocritisation.» En homme convaincu de ses idées qu'il a toujours défendues, M.Rahmani a prédit ce naufrage qui fragilise l'université. En début octobre, il a posé cette interrogation: «Comment peut-on parler d'une rentrée universitaire nationale, alors que des étudiants sont encore en examen de rattrapage dans certaines universités et les résultats ne sont pas encore affichés?» Il a mis, d'autre part, l'accent sur le retard enregistré dans l'organisation des examens de rattrapage ainsi que les délibérations des notes. Ce n'est qu'un début. Les problèmes des années précédentes risquent de resurgir, au grand dam des étudiants. Assainir «la jungle» qui règne dans l'enseignement supérieur n'est pas une simple affaire.