Selon le représentant du ministère public, rien ne prouve que les dénommés Hassan Hattab et Amari Saïfi ont bel et bien bénéficié des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Comme c'était prévisible, l'affaire impliquant Amari Saïfi, alias Abderrezak El-Para, Hassan Hattab, et son beau-frère ainsi que Abdelmalek Droukdel a été reportée à la prochaine session. Le report du procès impliquant pas moins de 12 terroristes dont les chefs notoires du GIA et de l'ex- Gspc se présentant comme branche d'Al Qaîda au Maghreb, est motivé, selon les débats intervenus lors de l'audience, par l'absence de déclaration de l'accusé Chemami Mohamed en fuite, et par le pourvoi en cassation contre la décision de la chambre d'accusation introduit par le principal accusé dans cette affaire, Toumi Mohamed, auprès de la Cour suprême laquelle n'a toujours pas rendu sa décision. Parmi les accusés, seules les deux personnes arrêtées étaient présentes au procès. Sur la liste affichée des accusés, on peut y lire que Hattab, El Para et les autres sont en fuite. L'absence de Hattab, El Para et son beau-frère serait le principal motif du report du procès devant se dérouler hier, devant le tribunal criminel près la cour d'Alger, siègeant en session ordinaire. «Avec ce procès, la justice s'apprêtait à juger les sous-fifres alors que les commanditaires ou les têtes pensantes, que tout le monde connaît, sont ailleurs», déplorent les avocats de la défense. Plus grave encore, la justice demeure encore dans le flou, puisque, à ce jour, selon le représentant du ministère public, le parquet n'a reçu aucune preuve concrète démontrant que «les dénommés Hassan Hattab et Amari Saïfi ont bel et bien bénéficié des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale». Cependant, le représentant du procureur général a requis à son tour le report de cette affaire. Toutefois, même en supposant que les terroristes suscités ont bénéficié des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, «il est impératif qu'ils soient au moins, cités en tant que témoins», ont indiqué les avocats de la défense. De même que le procès est truffé de zones d'ombre, selon de nombreux observateurs présents. «D'abord, explique l'un des avocats de la défense des deux terroristes arrêtés, «l'un des accusés a pu faire un pourvoi en cassation devant la Cour suprême à deux reprises alors que le Code des procédures civiles ne permet qu'un seul». Le premier pourvoi a été fait, bien entendu, en 2008 par Toumi Mohamed alias Zakaria, ex-émir du la phalange de Lakdharia, également infirmier de Hassan Hattab. Tandis que le second a été fait au mois d'avril dernier. Pour le premier pourvoi, la Cour suprême a déjà statué en confirmant la peine de 20 ans de prison ferme dont a écopé cet accusé devant le tribunal de Bouira. Cependant, concernant le deuxième «qui ne devrait pas avoir lieu», selon les juristes, la Cour suprême n'a pas encore statué. Pour l'un des avocats des mis en cause, «c'est une tentative de gagner du temps par celui qui est considéré comme le terroriste le plus proche de Hattab» puisqu'il était son infirmier personnel. Par contre, pour le tribunal, c'est là un deuxième motif du report du procès. Le vice de procédure est également cité comme motif de renvoi par le tribunal. En fait, l'un des terroristes arrêtés, à savoir, le dénommé Brahimi Nabil, originaire de Lakhdaria, n'a pas encore été entendu par le juge d'instruction. Ce terroriste impliqué sur la base des déclarations de Toumi Mohamed alias Zakaria arrêté en 1996 à Bouira suite à un accrochage avec les force de sécurité, était en détention pour une affaire de soutien aux terroristes lors des faits. L'autre accusé, Laârbi Chérif, beau-frère de Hassan Hattab, mentionné en fuite sur la liste des accusés «est également entre les mains de la justice», selon les avocats de la défense. Ces derniers ont exigé sa présence devant le tribunal. Par ailleurs, les mis en cause sont poursuivis pour les chefs d'inculpation de constitution, adhésion et direction de groupe terroriste armé, destruction de biens publics, acquisition d'armes de guerre et pose d'explosifs sur les places publiques, kidnappings avec pratique de la torture, homicide volontaire avec préméditation et vol qualifié.