Le Premier ministre revient aujourd'hui à l'hémicycle, rassuré, mieux encore, il retrouve dans une position confortable les députés. Prévu initialement pour mardi dernier, reporté pour le jeudi, c'est aujourd'hui, enfin, que le Premier ministre Ahmed Ouyahia, répond aux questions des députés portant sur la Déclaration de politique générale du gouvernement. Les débats sur ce sujet ont duré trois jours, en plus des séances nocturnes. Plus de 250 députés ont interpellé le Premier ministre sur le contenu de cette déclaration. Donc, le tour est à M.Ouyahia de donner réplique et éclaircir un bon nombre de questions sur lesquelles il a été sollicité. Après les réponses du Premier ministre, les débats seront achevés par une résolution ou par une motion de censure. La Constitution permet au Parlement de rejeter la déclaration de politique générale, selon les dispositions des articles 135, 136 et 137 de la Loi fondamentale. Dans le cas de non-approbation de la déclaration de politique générale par le vote d'une motion de censure des députés, le Premier ministre remet au président de la République la démission de son gouvernement. C'est une éventualité qui n'est pas envisagée à présent. Le Premier ministre revient aujourd'hui à l'hémicycle rassuré. Mieux encore, il retrouve les députés dans une position confortable. Maintenant, les histoires vécues au sein de la chambre basse du Parlement, nous renseignent bien qu'on ne doit pas s'attendre à un miracle et voir les députés entreprendre une telle démarche. La motion de censure est complètement écartée. Avec une Alliance présidentielle majoritaire, l'opposition ne serait pas en force pour faire avorter le projet. Les présidents de groupes parlementaires de la coalition présidentielle, à savoir le FLN, le RND et le MSP, ont déjà applaudi le projet le jour même où il a été présenté. A cela s'ajoute le «nouveau allié» du RND, à savoir le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune. Le président du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale, Layachi Daâdoua, avait rappelé que son parti a déjà exprimé son soutien au programme du président de la République et fait campagne en sa faveur. Pour sa part, le président du groupe parlementaire du Rassemble-ment national démocratique, -parti du Premier ministre-, Miloud Chorfi, a qualifié le bilan du gouvernement de «très positif» à travers les résultats et les chiffres contenus dans sa Déclaration de politique générale. Le député Abderrahmane Saïdi, du Mouvement de la société pour la paix (MSP), avait salué le contenu du projet en estimant qu'il traduit les efforts de l'Etat, lors des dix dernières années, pour le développement du pays et l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Lors des débats, les députés ont soulevé différentes questions relatives, notamment, au programme du nouveau plan quinquennal 2010/2014. Parmi celles-ci, les députés ont rappelé au Premier ministre la nécessité de mettre en place des mécanismes supplémentaires de contrôle des dépenses publiques et une législation en mesure de protéger les biens publics. Les parlementaires ont déploré la propagation du fléau de la corruption, de la dilapidation des deniers publics. Le Premier ministre a été, également, interpellé sur la levée de l'état d'urgence. La majorité des interventions des députés ont porté, entre autres, sur la nécessité d'accorder plus d'importance au développement des autres secteurs telle l'agriculture. Ils ont appelé à développer davantage ce secteur afin de permettre au pays de réaliser la sécurité alimentaire, d'atteindre une autosuffisance alimentaire et de réduire l'énorme facture des importations alimentaires. Outre l'agriculture, les députés ont souhaité accorder plus d'importance au développement des autres secteurs tels l'énergie, le bâtiment, les services, etc. Dans tous les cas de figure, en sa qualité d'homme politique rompu à ce genre de situations, Ahmed Ouyahia trouvera, certainement, comment convaincre les députés.