Lundi, une dernière série de sondages a confirmé la tendance enracinée depuis plusieurs semaines: les républicains devraient rafler la majorité à la Chambre des représentants et entamer la majorité démocrate au Sénat. Le président Barack Obama et ses alliés démocrates, en très mauvaise posture dans les sondages, devraient subir un revers politique cuisant hier (compte tenu du décalage horaire, les résultats ne seront connus que dans la nuit de mercredi à jeudi) lors des élections législatives aux Etats-Unis, sur fond de mécontentement économique aigu. Lundi, une dernière série de sondages a confirmé la tendance enracinée depuis plusieurs semaines: les républicains devraient rafler la majorité à la Chambre des représentants et entamer considérablement la majorité démocrate au Sénat. Selon un sondage Gallup, les républicains mènent par 55% des intentions de vote contre 40% seulement aux démocrates parmi les électeurs les plus susceptibles de voter. Divers analystes politiques et sondeurs prédisent que les républicains gagneront entre 45 et 70 sièges à la Chambre et moins d'une dizaine au Sénat. Deux ans après l'élection triomphale de M.Obama, l'emploi et la croissance restent moroses. Les sortants, en particulier les démocrates, devraient en payer le prix dans ces élections de «mi-mandat» face à des républicains gonflés à bloc et à leur aile ultra-conservatrice survoltée, le «Tea Party». «Où sont les emplois?», répète à l'envi le républicain John Boehner, qui deviendra président de la Chambre en cas de victoire de son parti. «C'est la question que les Américains se posent plus de 20 mois après que le président Obama a signé le plan de relance de l'économie, en promettant que cela créerait des emplois immédiatement», a écrit lundi M.Boehner dans le journal USA Today. Les démocrates devraient également perdre une poignée de sièges de gouverneurs d'Etat. Malgré ces perspectives peu réjouissantes pour eux, les démocrates se montraient pleins d'entrain lundi encore. Sur le terrain, des milliers de bénévoles tentaient de mobiliser les électeurs par le porte-à-porte, les courriels et les courriers de masse. De son côté, le président- Obama est resté lundi à la Maison- Blanche et a accordé des entretiens à des radios, en particulier des stations locales d'Etats-clés, avec un mot d'ordre: votez. «Il va falloir une bonne participation» en faveur des candidats démocrates, a indiqué le président à l'antenne d'une radio de Philadelphie (est). «Si les autres (les républicains) sont plus enthousiastes, nous pourrions avoir du mal à faire progresser notre pays», a-t-il prévenu. Au total, les Américains devront renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants, ainsi que 37 postes de sénateurs sur 100 et 37 sièges de gouverneurs sur 50. Parmi les duels les plus en vue, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, joue sa survie politique dans son Etat du Nevada (ouest), qui détient les tristes records des taux de chômage et de saisies immobilières les plus élevés du pays. Sa rivale ultra-conservatrice, Sharron Angle, mène la course d'un point, selon un sondage de l'institut Public Policy Polling (PPP). Mais au Nevada comme ailleurs, l'issue du scrutin dépendra de la capacité des démocrates à mobiliser les catégories qui avaient donné la victoire à M.Obama en 2008: Noirs, jeunes, femmes et Latinos. Si les républicains emportent la majorité à la Chambre, ils obtiendront des pouvoirs d'enquête qu'ils pourront utiliser contre l'administration Obama. En outre, ils ont déjà promis de s'en prendre à la réforme de la couverture maladie et à celle de la régulation financière, deux réalisations phares du président. Et M.Obama devrait mettre de côté ses ambitions de réforme ou bien tenter de trouver des compromis avec les républicains sur les dossiers du changement climatique, de l'immigration ou encore de l'éducation.