Les républicains ont remporté une victoire historique, raflant au moins une soixantaine de sièges à la Chambre, selon les premières estimations, soit largement plus que les 39 sièges dont ils avaient besoin pour prendre la majorité. Les adversaires républicains de Barack Obama se sont emparés facilement mardi de la majorité à la Chambre des représentants, sonnant ainsi le glas des réformes du président, dont les alliés démocrates ont toutefois réussi à garder le contrôle du Sénat. Les premiers résultats, donnés mardi soir par les chaînes américaines ont confirmé ce que prédisaient les sondages depuis plusieurs semaines: une sérieuse déroute politique pour les démocrates, avec comme principale cause une économie qui peine à redémarrer et un taux de chômage obstinément élevé. Les républicains ont remporté une victoire historique, raflant au moins une soixantaine de sièges à la Chambre, selon les premières estimations, soit largement plus que les 39 sièges dont ils avaient besoin pour prendre la majorité. Les républicains qui se sont constamment opposés au programme de réforme du président Obama ces deux dernières années, vont ainsi le contraindre à mettre de côté notamment l'énergie et les changements climatiques, l'immigration ou encore l'éducation. Sans compromis avec les républicains, ces sujets seront tués dans l'oeuf au Congrès. «Nous espérons que le président Obama va désormais respecter la volonté du peuple, changer de cap et s'engager à faire les changements que (les Américains) demandent», a dit le républicain John Boehner qui devrait être élu en janvier à la tête de la majorité à la Chambre des représentants. M.Boehner succèdera à la démocrate, Nancy Pelosi, cheville ouvrière infatigable du programme législatif du président Barack Obama qui occupait le poste depuis quatre ans. La Maison-Blanche a réagi tard dans la nuit dans un communiqué en affirmant que M.Obama souhaitait trouver un «terrain d'entente» avec les chefs républicains, affirmant qu'il était «impatient de travailler avec eux». Au Sénat, les républicains devaient emporter 10 sièges pour arracher la majorité aux démocrates. Mais cet objectif leur a échappé en raison de victoires décisives remportée par les démocrates en Virginie occidentale (est), grâce à Joe Manchin, en Californie (ouest) et surtout dans le Nevada (ouest) où le chef de la majorité du Sénat Harry Reid conserve son siège, très disputé jusqu'au dernier moment par la candidate du Tea Party Sharron Angle. Le scrutin révèle toutefois une poussée à droite de l'électorat, notamment au sein même du parti républicain, dont au moins deux candidats issus de la mouvance ultra-conservatrice du «Tea Party» vont faire leur entrée au Sénat. Dans l'espoir d'enrayer une victoire républicaine, le président Obama avait passé sa journée à accorder des entretiens à des radios locales du Nord au Sud du pays, jusqu'à l'heure de la fermeture des premiers bureaux. Il s'est efforcé de convaincre ses partisans de se rendre aux urnes, mais sans parvenir à mobiliser les catégories qui lui avaient donné la victoire en 2008: Noirs, jeunes, femmes et Latinos. Par ailleurs, dans sa nouvelle composition, le Sénat n'aura plus d'élu noir. Les démocrates enregistrent même une défaite symbolique dans l'Illinois (nord) où ils perdent l'ancien siège de Barack Obama. En Californie, les démocrates obtiennent toutefois une importante consolation avec la victoire de Jerry Brown élu au poste de gouverneur, où il succède au républicain, Arnold Schwarzenegger.