Le 111e Congrès américain, qui s'est réuni, pour la première fois, mardi, inaugure une nouvelle ère pour les démocrates, qui se sont dit prêts à épauler le président Obama face à la pire crise économique depuis les années 1930. «Nous avons besoin d'action, et maintenant», a martelé la présidente de la Chambre des représentants, dans son discours d'ouverture, en évoquant la question du chômage, des faillites immobilières, de la couverture santé et de la crise financière qui touche les Etats américains. «Il va sans dire que les défis qui s'annoncent sont impressionnants. Mais, je n'ai jamais été aussi confiant dans le fait que, si nous renouvelons notre engagement à aller au delà des clivages partisans, le 111e Congrès sera un succès extraordinaire», a estimé le leader de la majorité démocrate, Harry Reid. Le leader de la majorité démocrate à la Chambre, Steny Hoyer, qui s'est également dit «confiant», a déclaré, pour sa part, que les priorités des démocrates seraient la couverture santé, les investissements dans les nouvelles technologies et de bons emplois. Côté républicain, malgré un «large accord» sur la question du plan de relance, le son de cloche est un peu différent. Le leader de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a mis en garde contre les risques d'une «précipitation» dans l'adoption du texte. A la Chambre des représentants, les démocrates, qui ont remporté 21 sièges supplémentaires lors des élections du 4 novembre, sont désormais forts d'une majorité de 256 membres, sur 435. Les représentants du nouveau Congrès ont prêté serment mardi. Au Sénat, ils bénéficient d'une majorité de 57 sièges, sur 100, après avoir gagné six sièges supplémentaires. Mardi, 34 sénateurs dont les sièges étaient remis en jeu ont prêté serment devant le vice-président des Etats-Unis, Dick Cheney, qui préside la Chambre haute Le siège de l'Illinois (nord), laissé vacant par M. Obama, a été attribué par le gouverneur de l'Etat, Rod Blagojevich -- accusé de corruption -- à Roland Burris, qui n'a pas été autorisé à siéger. Le démocrate, et ancien acteur comique, Al Franken, dans le Minnesota (nord), vainqueur avec une poignée de voix d'avance, ne peut siéger, lui non plus, car son adversaire républicain, Norm Coleman, conteste les résultats du recomptage. Si l'élection de M. Franken est validée et la querelle sur le siège de l'Illinois réglée, la majorité démocrate au Sénat sera de 59 sièges sur 100. Mais, avec 41 sièges, les républicains disposent de la minorité de blocage pour empêcher l'adoption des projets de loi. D'où l'opération de séduction, lancée lundi au Congrès, par le président élu, Barack Obama, qui est venu faire la promotion de son plan de relance de l'économie. «Les Américains, je pense, comptent sur nous pour agir, rapidement et de façon audacieuse, mais responsable», a-t-il dit. M. Obama souhaite séduire des républicains effrayés par le coût du plan de relance, environ 775 milliards de dollars, voire plus, après l'examen du texte par les deux chambres. Le futur président, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a insisté sur l'importance des allégements d'impôts prévus dans son plan. Environ 300 milliards du montant total du plan pourraient être alloués à ces mesures fiscales. Le plan de relance, qui devra être approuvé par la Chambre et le Sénat, avant de se trouver sur le bureau du président pour promulgation, devrait être prêt d'ici au mois de février. Il contiendra des mesures d'aide dans les domaines de l'éducation, la santé, les infrastructures, l'énergie, les nouvelles technologies. Outre ce plan de relance, déjà annoncé comme la priorité numéro un du nouveau Congrès et de l'équipe Obama, les parlementaires devront se pencher sur la loi de finances 2009 et sur la réforme de la couverture santé promise par M. Obama lors de sa campagne.