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«Payez vos factures ou passez à la barre»
ABDELMALEK SELLAL, MINISTRE DES RESSOURCES EN EAU, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 07 - 11 - 2010

Les enjeux de l'eau, les problèmes de distribution et l'avenir de Seaal, l'augmentation des prix de l'eau, le marché de l'eau minérale, les factures non payées des organismes d'Etat et l'épuration de l'eau destinée à l'agriculture, sont autant de sujets décortiqués avec le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, lors de cette interview.
L'Expression: L'eau est, désormais, un enjeu mondial auquel une coopération internationale y est consacrée. Votre département a engagé des projets ambitieux pour remporter cette bataille. L'Algérie a-t-elle les moyens, au regard de l'état d'exécution de ses projets, de relever ce défi?
Abdelmalek Sellal: L'eau est devenue un grand problème mondial. C'est une source de conflits potentiels. C'est ce que l'on risque de vivre, malheureusement, dans certaines régions, comme au Moyen-Orient. La problématique a nécessité une coopération entre Etats pour relever ce défi. C'est ce qui a été à l'origine de la naissance de plusieurs associations dans le monde, tels le Conseil arabe de l'eau, le Conseil africain de l'eau et le Congrès mondial de l'eau.
En Algérie, compte tenu du fait que notre pays est connu pour la rareté en matière de précipitations annuelles, nous n'avons que 600 m3/an/habitant, ce qui est insuffisant eu égard aux critères fixés par la Banque mondiale. Pour cette dernière, un pays qui possède moins de 1000 m3/habitant/an est un pays classé dans la ligne des pays pauvres en matière des ressources hydriques. C'est ce qui a conduit le gouvernement à investir dans ce secteur.
Auparavant, on ne mobilisait que les ressources hydriques conventionnelles, (ressources superficielles et souterraines). Nous sommes passés, maintenant, à la mobilisation de la ressource non conventionnelle (dessalement de l'eau de mer et les eaux usées épurées). Pour la mobilisation de la ressource hydrique, nous avons augmenté nos capacités. Nous avons atteint près de 4,1 milliards m3/an de capacité de nos barrages.
A l'horizon 2014, nous atteindrons 7,2 milliards m3. En ce qui concerne la ressource souterraine, nous essayons de ménager de plus en plus la nappe souterraine pour lui permettre de se régénérer. Il y a, aussi, un ambitieux programme de dessalement de l'eau de mer. Outre les usines opérationnelles, nous réceptionnerons la station de dessalement de Tlemcen à la fin de l'année, cinq autres l'année prochaine et en 2012, la méga-usine d'Oran.
Pour les eaux usées épurées, nous traitons 600 millions de m3/an, d'eaux usées qui sont réutilisées dans l'agriculture. Avec les 40 autres stations qui devraient être lancées à partir de cette année, qui vont s'étaler sur les trois prochaines années, nous allons arriver à traiter une capacité d'environ un milliard de m3 d'eaux usées par an. Notre travail est reconnu au niveau mondial, puisque nous avons dépassé les objectifs qui ont été arrêtés dans le cadre des OMD, (objectifs mondiaux de développement), fixés par les Nations unies. Je pense que nous maîtrisons mieux la situation, en matière de mobilisation.
Je peux affirmer que nous sécurisons le pays en matière d'eau potable. Notre objectif, maintenant, est de donner des capacités supérieures à l'agriculture pour nous permettre de faire face à la sécurité alimentaire du pays et c'est ce qui est en train de se faire.
Malgré tous ces moyens, l'eau continue à être la hantise des Algériens à l'intérieur du pays, au Sud, dans les régions enclavées et même dans la capitale. Avez-vous arrêté un échéancier pour que l'eau coule H24 dans les robinets?
Aucun pays au monde n'arrive à donner de l'eau H24 à l'ensemble de ses villes. L'urgence était de mobiliser des ressources. On ne doit pas oublier que durant les années 2000, l'Algérie s'apprêtait à importer de l'eau par bateau. Aujourd'hui, la ressource existe et s'améliore encore, il n'y a aucun souci sur ce plan. La hantise des années 2000, nous sommes en train de la dépasser. Je dirais même que cette bataille nous l'avons largement remportée.
Le problème se pose au niveau du service public. Nous travaillons maintenant afin d'assurer une meilleure distribution. La difficulté à laquelle nous faisons face, - cela exige encore du temps -, c'est d'améliorer le service de distribution. Nos réseaux sont détériorés. Ils sont vieux.
C'est pour cela qu'on constate des fuites importantes. Pour dépasser ce problème, il y a des opérations inscrites pour moderniser et réhabiliter le réseau, améliorer la distribution et diminuer les fuites. Nous avons environ 5 000 km de réseau auquel 93% de la population est connectée. A présent, nous essayons d'assurer une couverture quotidienne de l'eau sur l'ensemble du territoire national, y compris les petits villages.
Autrement dit, nous cherchons d'abord, à ramener l'eau dans l'ensemble des régions du pays et moderniser le réseau en parallèle. 70% des communes du pays sont couvertes par un service continu de l'eau. 80% des communes le seront en 2014. Pour y parvenir, le citoyen doit nous aider dans notre démarche, en économisant l'eau. Pour la capitale, le problème ne se pose pas dans la mesure où elle est couverte en H24 dans sa majorité. On cherche à assurer un service de qualité.
Les coûts d'investissement dans ce domaine sont pris en charge par l'Etat. Une éventuelle augmentation des tarifs de l'eau potable ainsi que de l'assainissement ne peut-elle pas constituer une solution? Une telle politique n'est-elle pas envisagée par votre département?
Nous considérons que l'eau est un produit social, même s'il a une connotation économique. L'Etat continue et continuera toujours à prendre en charge les investissements en matière hydrique. La révision des tarifs de l'eau n'est pas d'actualité.
On n'a pas abordé cette question. Mais, il faudrait qu'on arrive d'abord à améliorer définitivement et rendre irréversible le service public de qualité et aborder, ensuite, la question des tarifs. Tant que l'Etat a des capacités, on continue à participer au coût de l'eau. Sur un autre plan, je suis d'accord avec vous, si les intrants augmentent, notamment l'électricité et les produits chimiques, ça va se répercuter négativement sur la gestion. Dans ce cas, c'est possible qu'il y ait une petite augmentation. Mais sur le principe global, les investissements restent à la charge de l'Etat. L'augmentation n'est pas envisagée.
L'enjeu de l'autosuffisance alimentaire n'est pas seulement le défi du secteur de l'agriculture, mais il concerne aussi votre département. Quelle contribution apportez-vous pour développer ce secteur, en matière hydrique, bien entendu?
On ne peut parler de développement de l'agriculture, sans ressources hydriques. Il y a une coordination entre les deux secteurs. Nous avons décidé de travailler davantage en matière de ressource hydrique destinée à l'agriculture, notamment pour l'irrigation d'appoint.
Nous avons amélioré et réalisé d'autres périmètres irrigués et nous mettrons encore dans le cadre du prochain quinquennat, d'autres périmètres.
Les barrages, qui sont en cours de réalisation, Beni Slimane (Médéa), Skelafa, celui de M'sila, Mascara, il sera lancé incessamment, jdiouia à Relizane, Beni Aziz à Skikda pour ne citer que ceux-ci, sont des barrages construits dans des régions à vocation agricole et ils seront destinés à l'agriculture et à l'élevage. Nous envisageons encore, d'augmenter les superficies irriguées dans le cadre de la petite et moyenne hydraulique (PMH).
Un grand challenge vous attend. Il s'agit de la mise en service du grand projet de transfert d'eau In Salah-Tamanrasset. Quand l'eau arrivera à Tam, M. le ministre?
Le projet avance très bien. Comme vous l'avez dit, il s'agit d'un mégaprojet sur une distance de 770 km. Il est prévu que l'eau arrive le début mars à Tam. Les essais ont déjà commencé. Il y a eu, déjà, un transfert qui s'est fait sur une distance de 200 km. Cette partie est opérationnelle.
On parle de dysfonctionnement dans le MAO (Mosta-ganem, Arzew et Oran). Quels sont les types d'insuffisances que vous avez constatés?
Le projet est terminé dans sa totalité. Maintenant, nous n'avons constaté aucun dysfonctionnement. J'assure qu'il n'y a aucun problème dans ce projet et vous pouvez vous-même le constater sur place. Nous aspirons à améliorer l'alimentation en eau potable du couloir Mostaganem, Arzew, Oran. C'est ce qui sécurisera définitivement en eau potable Oran et sa banlieue.
Pourriez-vous nous dire M. le ministre, à combien s'élèvent les factures de l'eau non payées par les institutions de l'Etat?
Je n'ai pas la comptabilité de ces factures. Il s'agit d'un problème récurrent. Depuis le début des années 60 à ce jour, le problème du non-paiement des factures se pose.
Parfois, il s'agit de factures «très importantes». Nous n'avons pas été durs envers les mauvais payeurs publics.
En excluant quelques institutions de l'Etat jugées importantes, comme la santé ou la Protection civile, des instructions ont été données pour récupérer les montants des créances des institutions qui ne paient pas leurs factures. Car, il n'y a pas de raison qu'elles n'honorent pas leurs créances. Je trouve anormal que quelques organismes d'Etat et des citoyens ne paient pas les factures de l'eau.
Tous les organismes sont dotés de budgets. Ils doivent prendre en charge leurs factures. Tous les organismes publics sont sommés d'apurer leur situation. Pour ce qui est des grands consommateurs, des poursuites judiciaires ne sont pas à écarter, après plusieurs mises en demeure. Entre institutions de l'Etat, il y a des mécanismes pour régler la situation. La chose me semble plus facile.
Pour le reste, nous avons entamé des opérations pour faire venir les gens afin de payer correctement leurs factures et en cas de nécessité les poursuivre ou leur couper l'eau. L'Etat, à travers l'ADE et les Agences de bassin, commence à récupérer un peu d'argent. Pour les petites villes, l'ADE (l'Algérienne des eaux), commence à récupérer l'ensemble de la gestion de l'eau des communes du pays. Actuellement, l'opération a touché 800 communes.
Vous avez parlé d'insuffisances dans la distribution de l'eau. Peut-on dire que le gouvernement renoncera à son contrat avec la Seaal?
Pour le moment, nous avons mis en place un audit. Nous attendons les résultats de savoir si les objectifs fixés sont atteints ou non. Mais ce que je peux assurer, c'est que dans tous les cas de figure nous sommes obligés d'aller vers un système de consolidation des acquis. On ne peut pas changer du jour au lendemain la gestion. On est arrivé au H24, on doit consolider cet acquis. Il ne faudrait pas qu'après contrat on redescende au plus bas. Pour y parvenir, une expertise étrangère est obligatoire. Nous aurons toujours besoin d'un expert étranger. Mais le sort de Seaal sera décidé après les résultats de l'audit.
On remarque une floraison d'eaux «minérales» sur le marché. Y a-t-il un contrôle de cette eau? Comment sont attribuées les licences d'exploitation?
Avant il y avait de l'anarchie, mais le marché est bien régulé après la mise en vigueur d'une réglementation nationale, l'installation d'une Commission nationale au niveau du ministre à laquelle participe le ministère du Commerce, de l'Industrie et celui de la Santé. L'eau minérale répond aux normes internationales fixées par l'OMS (Organi-sation mondiale de la santé), et exécutées au niveau des pays européens. On analyse l'eau dans des laboratoires publics de toxicologie.
Si l'eau correspond aux normes, on accorde la licence d'exploitation. J'affirme que toutes les eaux pour lesquelles nous avons attribué des accords d'exploitation, répondent à la réglementation. J'ajoute qu'il n' y a pas de demande pour l'exploitation de l'eau minérale à valeur thérapeutique. Ça n'existe pas encore en Algérie. Notre politique, maintenant, repose sur le comment faire baisser les prix. L'enjeu est là pour nous.
On a beaucoup dit et entendu sur l'épuration de l'oued El Harrach. Vous avez reconnu que cette opération se déroule à un rythme très lent. Qu'en est-il, exactement, M. le ministre?
On a réglé un certain nombre de problèmes. Il n'y aura plus de débordement de oued El Harrach sur la mer. Il n'y aura plus de retour de l'eau de mer. Nous avons réalisé tout un aménagement important pour éviter ce retour. Malgré tout ce qui a été fait, nous n'avons pas réglé le problème de fond. Nous sommes en train de diminuer les capacités de l'oued El Harrach par le pompage pour le barrage de Douéra.
Une étude pour exécution a été lancée par un bureau d'études coréen et un autre français. Mais, on doit régler le cas du rejet industriel de certaines industries de la zone industrielle de Oued Smar. Elles rejettent des produits extrêmement polluants qui restent au fond de l'oued El Harrach.
Depuis plusieurs années, on a essayé d'imposer à ces grandes industries de réaliser leurs propres stations de traitement, elles ne l'ont pas fait. De l'autre côté, une station d'épuration des eaux industrielles sera installée pour l'oued El Harrach.


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