Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani La Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (SEAAL) poursuivra sa mission jusqu'à la fin de son contrat, en septembre 2011. Son P-DG, Jean-Marc Yann, est très confiant quant à l'avenir de son entreprise en Algérie sinon à l'aboutissement des projets tracés pour les cinq années et demi du contrat. «Il n'y a aucun différend avec le ministère des Ressources en eau…» «Le ministre est exigeant et c'est tout à fait normal qu'il le soit. Il s'agit d'un service public très sensible dans une grande ville comme Alger», a-t-il déclaré, hier, avec assurance, en marge des journées portes ouvertes organisées au jardin d'Essais du Hamma (Alger), à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, placée sous le thème «De l'eau propre pour un monde sain». Selon le premier responsable de la SEAAL, la distribution de l'eau à Alger a connu une grande amélioration grâce aux efforts fournis par l'entreprise : «En 2006, seulement 8% de la population avait de l'eau H24. Aujourd'hui, le taux s'est élevé à 99,1%. Toutes les communes de la capitale sont pourvues en eau H24, à l'exception de Sidi Moussa et Rahmania où nous n'avons pas encore terminé les travaux.» Côté assainissement, les résultats sont moins probants mais «de nouvelles techniques sont mises en place pour détecter les fuites et les réparer dans des temps réduits et dans de bonnes conditions». Un centre d'appel est opérationnel depuis quelques mois pour mettre à contribution le citoyen : «Nous recevons en moyenne 5 000 appels par semaine de citoyens qui nous signalent des fuites. Nous les en remercions vivement.» Autre réalisation que le P-DG de la SEAAL considère très importante est le centre de télécontrôle de Kouba. «Nous avons un système de mesure de pression sur l'ensemble de la capitale. Il permet d'identifier les lacunes et les problèmes partout dans le réseau, ce qui contribue à leur réparation dans l'immédiat. Ça marche depuis six mois. C'est une première dans le monde», a-t-il dit au ministre Abdelmalek Sellal lors de sa visite du stand de la société. Sellal, avec son franc-parler, lui répond : «C'est parce que nous n'arrêtons pas de vous tarabuster.» Une manière de confirmer les mises en garde adressées à l'entreprise au sujet des retards dans l'assainissement. Le ministre ne répond pas à la question concernant le renouvellement du contrat avec l'entreprise. Il se satisfait seulement de dire : «La gestion déléguée permet à l'Etat d'avoir le contrôle sur la qualité et le prix de l'eau… C'est le ministre qui décide, la SEAAL fait son travail de gestion de la distribution de l'eau.» Autrement dit, c'est à l'Etat de prendre la bonne décision au moment opportun, c'est-à-dire après l'évaluation du travail réalisé. Par ailleurs, juge le ministre, la gestion de l'eau en Algérie est, de manière globale, satisfaisante : «Malgré les insuffisances de la nature, nous avons réussi à mettre les moyens nécessaires pour mobiliser un maximum de ressources hydriques. Aujourd'hui, nous avons une alimentation moyenne de 168 litres/jour/habitant. En 2000, elle était de seulement 90 litres/jour/habitant. Nous sommes dans les normes internationales.» Concernant la gestion de l'eau par les communes elles-mêmes au lieu de l'ADE ou autre institution, le ministre indiquera que 700 communes connaissent cette situation, avec des dettes de 40 millions de dinars : «C'est l'Etat qui paiera ces dettes avant de confier la gestion de l'eau de ces communes à l'ADE.»