Toujours est-il que le climat de tension en Kabylie n'est apparemment pas près de s'estomper. Les travaux du conclave extraordinaire de la Coordination intercommunale de Béjaïa s'ouvriront aujourd'hui dans la localité montagneuse d'Akfadou. Intervenant dans une conjoncture marquée essentiellement par la vague d'arrestations opérées à Tizi Ouzou et quelques jours seulement après le scrutin des locales, cette rencontre, qui débutera aujourd'hui à 10h, est placée sous haute surveillance et aura lieu dans le village le plus reculé de la localité. Outre le bilan des actions entreprises dans le cadre du rejet du dernier scrutin, les conclavistes auront, à en croire des sources crédibles, à débattre des perspectives d'avenir. La position de la Cicb par rapport à la fermeté qu'affichent présentement les pouvoirs publics sera connue également par toutes les actions à initier pour la libération des détenus. L'annonce de l'arrestation des quatre délégués de la Cadc, dont Belaïd Abrika, a créé, faut-il le rappeler, un climat de prudence chez l'ensemble des délégués de la Cicb d'autant plus que l'opération d'interpellations a touché aussi la Basse-Kabylie, puisque trois délégués interpellés la veille du scrutin des locales sont actuellement à la maison d'arrêt de Béjaïa. Toujours à propos des travaux de ce conclave extraordinaire, la radicalisation n'est pas à écarter eu égard aux différentes déclarations des délégués au terme du double scrutin des locales notamment concernant l'installation des nouvelles Assemblées. Les animateurs de la Cicb ne jurent, en effet, que par «leur empêchement». Il reste à retenir les voies et moyens d'y parvenir. Devant la fermeté des pouvoirs publics et la détermination du FFS à aller siéger en dépit des menaces et des intimidations, les ârchs auront fort à faire pour retenir des actions à même de faire avancer positivement la situation. Toujours est-il que le climat de tension en Kabylie n'est apparemment pas près de s'estomper. Contacté par nos soins, M.Ali Gherbi a déclaré en commentant la nouvelle situation: «C'est une situation délicate qui ne prélude pas à une normalisation. Le rejet des élections est des plus clairs à ce sujet». Abordant l'avenir, la figure de proue du mouvement citoyen à Béjaïa se dit «optimiste». «Je sais qu'un jour la plate-forme d'El-Kseur sera satisfaite. Une déclaration de son acceptation et l'invitation de l'interwilayas à sa mise en oeuvre mettront l'Algérie à l'abri de la tragédie», précise-t-il. Interrogé sur l'arrestation de ses camarades de combat, Ali Gherbi dira qu' «elles se sont passées dans les mêmes conditions que la mienne, c'est-à-dire dans une institution représentant les droits de l'Homme». Il s'agit-là, ajoute-t-il d'une récidive: «Il ne faut pas que cela devienne une habitude. Ce serait un précédent grave!». A propos d'une éventuelle clandestinité, notre interlocuteur s'est montré catégorique: «Je ne suis nullement inquiet». Et de poursuivre: «Je suis convaincu que cette vague ne touchera pas tout le monde». En conclusion, M.Ali Gherbi précisera: «Je serai demain (aujourd'hui) à Akfadou et je participerai au conclave de l'interwilayas vendredi prochain».