Décidément il ne se passe pas une journée de compétition sans que ce fléau n'occupe le devant de la scène. Mais quelle mouche a donc piqué les supporters des deux Unions ( sic) qui nous ont habitués à beaucoup mieux, à semer la panique aussi bien à l'intérieur du stade avant le coup d'envoi et à la fin du match, à l'extérieur. Les jets de pierres et autres objets tranchants qui fusaient de partout, ont blessé quelques-uns sans raison apparente, dans une cohue indescriptible que le seul service d'ordre a pu contenir en l'absence de comités de supporters inexistants. Voilà encore une fois la violence qui sévit à l'occasion d'une empoignade opposant deux grands clubs et dont le fair-play était jusque-là exemplaire. Que dire de cette violence après celle de Aïn M'lila, Boufarik et tout dernièrement, El Harrach. C'est une recrudescence qui, a priori, ne s'explique pas mais, dans le fond, trouve toujours des raisons plausibles et vérifiées par tout un chacun. En fait, la désorganisation qui règne dans les clubs suite aux éternelles luttes intestines, la mauvaise prise en charge de la discipline par toutes les instances du sport sans oublier l'irresponsabilité des présidents de clubs beaucoup plus préoccupés par le «business» que le sport, sont le résultat d'un malaise profond et de la léthargie qui perdure dans notre pays au moment où nos voisins africains avancent à grands pas. Le comportement peu chevaleresque des premiers dirigeants de notre sport roi, la hantise que vivent nos délégués de ligues et arbitres parce qu'ils n'ont jamais osé signaler sur une feuille de match les véritables péripéties d'une rencontre par peur d'être réprimandés par les nageurs en eaux troubles font que personne ne daigne aujourd'hui appeler un chat, un chat! Même les timides sanctions prononcées ici et là, n'ont rien changé à une situation qui ne fait que s'aggraver de saison en saison devant la passivité exagérée des premiers acteurs où responsables du football continuent toujours à philosopher sur les textes et règlements généraux qu'ils n'ont encore pas produits. Ailleurs, là où tout est respect, l'on prend même les décisions de rétrograder les clubs qui ne répondent pas financièrement au cahier des charges alors que chez nous les clubs crient sur tous les toits qu'ils sont dépourvus du moindre dinar et menacent même de boycotter le championnat en tant que professionnels. Des scénarios vécus quotidiennement au vu et au su de tous et particulièrement de ceux qui sont censés contrôler les comptes des clubs professionnels. N'est-ce pas le moment de passer à l'action afin que chacun sache à quoi s'en tenir et réfléchir à deux fois avant de prendre ou de gérer un club?