«Nous sommes d'accord que la guerre n'est pas notre option et sommes disposés à bâtir la confiance entre nous deux, (...), peu importe l'issue du référendum», a déclaré le ministre nordiste de la Défense. Les responsables militaires ont affirmé jeudi leur engagement à ne pas renouer avec une guerre civile Nord-Sud, peu importe l'issue du référendum d'indépendance du Sud-Soudan en janvier, dans une tentative de faire baisser la tension dans le pays menacé d'implosion. «Nous sommes d'accord que la guerre n'est pas notre option et sommes disposés à bâtir la confiance entre nous deux, afin de parvenir à une situation sûre et stable, peu importe l'issue du référendum», a déclaré le ministre nordiste de la Défense, Abdel Rahim Mohammed Hussein. «Nous nous engageons à ce que la SPLA (ex-rebelles sudistes à la tête de l'armée du Sud-Soudan semi-autonome) et les SAF (forces armées soudanaises, nordistes) ne renouent pas avec la guerre», a renchéri le ministre sudiste, responsable de la SPLA, Nhial Deng Nhial. Tous deux s'exprimaient lors de la conférence de presse conjointe au ministère de la Défense à Khartoum, à l'issue de deux jours de discussions entre le parti du Congrès National du président Omar El Bechir et les autorités sudistes sur les enjeux post-référendaires. Ces enjeux dont le règlement devra éventuellement permettre une transition pacifique après le scrutin sont: la citoyenneté, la sécurité, les ressources naturelles comme le pétrole, et le respect des accords internationaux notamment le partage des eaux du Nil. Les Sud-Soudanais doivent choisir le 9 janvier entre le maintien de l'unité du plus grand pays d'Afrique ou la sécession. L'inscription de la population sur les listes électorales doit commencer lundi au Soudan, ainsi que dans huit autres pays -dont les Etats-Unis- où la diaspora sud-soudanaise doit se prononcer. Ce référendum est le point-clé de l'accord de paix global ayant mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile qui a fait deux millions de morts entre le Nord, musulman, et le Sud, en grande partie chrétien. «Les chefs des forces armées soudanaises et de la SPLA se sont engagés à faire en sorte que ce processus (référendum) serve à la stabilité. Nous n'avons pas besoin de troupes étrangères pour assurer la sécurité et la stabilité», a ajouté M.Hussein. Ces déclarations visent à calmer le jeu à travers le pays où une partie de la population craint un retour de la guerre civile, une peur alimentée par l'histoire moderne du pays et des déclarations récentes de responsables des deux côtés. Les armées du Nord et du Sud s'étaient mutuellement accusées il y a une dizaine de jours d'être responsables d'un échange de tirs entre militaires à la lisière des deux régions, une zone sensible à l'approche du référendum. Les forces nordistes et la SPLA ont mis sur pied fin octobre un comité conjoint afin d'étudier «sur le terrain» tous les griefs des deux armées sur des incidents à la frontière. Le Sud-Soudan avait en outre accusé le pouvoir à Khartoum de soutenir une mutinerie au sein de l'armée sudiste et des mouvements rebelles, afin de déstabiliser le Sud-Soudan à l'approche du référendum. Mais le chef de la mutinerie sudiste George Athor, et d'autres insurgés, se sont réconciliés ces dernières semaines avec les autorités du Sud-Soudan. «Nous voulons envoyer le message aux Sudistes que le Nord ne soutient aucun mouvement rebelle contre eux, et nous voulons avoir le sentiment aussi que les Sudistes ne soutiennent pas de rébellion contre nous», a dit M.Hussein.