Six fois repoussé depuis 2005, le scrutin est destiné à sortir la Côte d'Ivoire d'une décennie de crise politico-militaire. La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire a validé vendredi les résultats du premier tour de la présidentielle historique du 31 octobre, jugeant que les «irrégularités mineures» constatées n'avaient pas entaché globalement le scrutin. «Je certifie les résultats définitifs du premier tour de l'élection présidentielle tenue le 31 octobre 2010», a déclaré Youn-jin Choi, chef de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), à qui le Conseil de sécurité de l'ONU a confié ce mandat de «certification» du processus électoral. «Les résultats proclamés ont été déterminés à travers un processus équitable et transparent, et les anomalies et autres irrégularités mineures (...) ne sont pas de nature à affecter de manière significative les résultats de l'élection dans leur ensemble», a-t-il ajouté lors d'un point de presse à Abidjan. «Malgré des incidents isolés, notamment des actes d'intimidation et d'obstruction à la liberté de mouvement dans certaines régions», le premier tour ««a eu lieu dans un environnement globalement pacifique et sécurisé», a-t-il estimé. Six fois repoussé depuis 2005, le scrutin est destiné à sortir la Côte d'Ivoire d'une décennie de crise politico-militaire. A l'issue de la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel, le chef de l'Etat sortant, Laurent Gbagbo, et l'ex-Premier ministre, Alassane Ouattara, arrivés en tête au premier tour avec respectivement 38% et 32% des suffrages, s'affronteront au second tour le 28 novembre. M.Ouattara et son allié, l'ex-président Henri Konan Bédié, arrivé troisième, avaient dénoncé de «graves irrégularités» et exigé un recomptage des voix, mais le Conseil constitutionnel a affirmé qu'ils n'avaient pas déposé leurs recours dans les délais. «Il y a eu des preuves de la fraude», a maintenu vendredi lors d'une conférence de presse Me Jeannot Ahoussou Kouadio, codirecteur de campagne de M.Ouattara, investi mercredi par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), coalition qu'il a fondée en 2005 avec son ancien ennemi Bédié. La Commission électorale indépendante (CEI) a dit avoir tiré la leçon des «irrégularités» et promis de «garantir la transparence du second tour». Lors d'un point de presse, son porte-parole, Yacouba Bamba, a souligné que la CEI comptait «accélérer la transmission des résultats» en vue d'une proclamation rapide du vainqueur. La commission avait mis trois jours à annoncer les résultats du premier tour, une incertitude qui avait fait monter la tension à travers le pays et favorisé les rumeurs, notamment de troubles.