L'opérateur égyptien est d'ores et déjà apte à renforcer sa présence sur le marché national. Le verdict du conseil de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) relatif à l'affaire Orascom Télécom Algérie (OTA) est enfin tombé. Après une minutieuse enquête menée pour l'évaluation de la couverture et de la qualité de service de cet opérateur, le conseil de régulation a pris nombre de mesures, tout en tenant compte «des circonstances» présentées par OTA en vue de justifier ses quelques «défauts» de couverture. Tout en considérant certaines justifications comme étant «exonératoires», le conseil de régulation a pris, toutefois, acte de «l'estimation» détaillée par localité et ce, «du moment que le défaut enregistré sera corrigé». A cet effet, l'Autorité de régulation a décidé de «réaliser le contrôle nécessaire au fur et à mesure de la couverture des localités concernées situées à l'intérieur des wilayas où le ‘‘défaut'' a été enregistré» et ce, dans le respect des échéances fixées. L'Arpt ne manque pas de préciser que cette «correction» ne doit avoir aucune incidence sur le calendrier de déploiement du réseau de l'opérateur «tel que fixé dans l'annexe 3 du cahier des charges pour la deuxième, troisième et quatrième années d'activité d'OTA». L'on déduit par là que l'opérateur égyptien qui s'est sorti «indemne» de l'examen est d'ores et déjà apte à renforcer sa présence sur le marché national. Rappelons que l'enquête en question a été décidée suite à la «tempête» médiatique nourrie par certains organes de presse, mettant en doute l'éligibilité d'Orascom, de même que sa situation financière que l'on disait fort critique. Cette affaire qui a soulevé beaucoup de vagues durant le feuilleton de l'été passé, a donc nécessité l'ouverture d'une information judiciaire en vue de lever toute équivoque. C'est par souci de transparence sans doute, que l'autorité de régulation a rendu publics les résultats de son enquête par voie de presse. Notons que l'évaluation a porté sur un échantillon de 410 sites se situant dans les douze wilayas prévues contractuellement au terme de la première année d'activité d'OTA, à savoir, Alger, Oran, Constantine, Annaba, Tlemcen, Blida, Tipasa, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa, Sétif, et Skikda. La qualité de service en matière d'accès au réseau, de la continuité de la communication, ainsi que de la qualité auditive de la communication, ont été jugées «parfaites» dans les zones couvertes et ce, en référence aux pratiques utilisées dans d'autres pays (couverture assurée à 100 % dans 11 chefs-lieux de ces wilayas, sauf à Alger avec 99,02 %). La défaillance se pose au niveau des autres zones. A Tizi Ouzou, par exemple, on enregistre une couverture de 26,37 % seulement. Il en est presque de même pour Béjaïa (31,88 %) et bien d'autres endroits encore. En guise de justification, Orascom évoque nombre de «circonstances» telles que les difficultés d'interconnexions, la location de liaison et le cas de force majeure. Constatant les «efforts» de l'opérateur pour améliorer son service (augmentation du nombre d'abonnés, actuellement à 180.000, extension du réseau à Ouargla, Médéa, Mostaganem et Sidi Bel Abbes, installation d'un commutateur, amélioration de la qualité du service....), l'Autorité de régulation a estimé donc que rien ne nécessitait le «retrait de confiance» d'Orascom. Tous les éléments de l'enquête ont démontré donc qu'OTA est bel et bien sur «la bonne longueur d'onde»...Reste à signaler qu'Algérie Télécom subira elle aussi la même épreuve prochainement. En effet, l'Autorité de régulation a décidé de lancer une opération d'évaluation de la couverture et de la qualité de service du réseau en question et ce, «selon les mêmes procédures qui ont été appliquées pour l'évaluation du réseau OTA». A présent, c'est au tour de l'opérateur algérien de croiser les doigts.