Dans les villages et la plaine, pour les ménages ou les propriétaires d'oliveraies, le ton est donné. La fête de l'Aïd est finie. Même si elle a été une autre saignée pour les habitants de la Kabylie, elle aura quand même été vécue dans la dignité. Place désormais à d'autres soucis, plus rentables cette fois-ci. Il s'agit de la collecte des olives et le Kabyle connaît bien la valeur de cette denrée. C'est pourquoi on y replonge déjà. Paysans, propriétaires des huileries n'ont de souci que pour la campagne oléicole. Si dans certaines contrées, celle-ci a démarré, dans d'autres, notamment sur les hauteurs, elle ne le sera que ce week-end. Alors on s'échine à apporter les dernières retouches afin d'être fins prêts. On se prépare afin de commencer sous de bons auspices la récolte des olives. Dans la vallée de la Soummam, les huileries ont déjà reçu les premières récoltes. Dans quelques jours, ces unités seront certainement débordées. Les prémices d'une excellente récolte annoncent ce cas de figure. Les tenanciers le savent bien. C'est pourquoi ils ont déjà préparé les aires de stockage. Aménager le maximum d'espace pour recevoir les récoltes, nettoyer les machines pour qu'elles soient fonctionnelles dans les meilleures conditions, telles sont les mesures qui sont déjà prises. La main-d'oeuvre n'est pas en reste. Des jeunes vont être recrutés le temps d'une saison, cela s'entend, pour faire face aux travaux qui vont se multiplier. Dans les villages et la plaine, pour les ménages ou les propriétaires d'oliveraies, le ton est donné. Durant l'Aïd, ils n'avaient d'yeux que pour leurs oliviers. Le sujet était si présent qu'il faisait de l‘ombre à la fête religieuse. On espère le retour du soleil sans lequel la saison sera retardée. Pour les paysans, il ne s'agit pas de faire vite mais surtout de bien faire. L'olivier a besoin de la tendresse de l'homme. On le chouchoute encore. Le paysan le connaît bien. Depuis que le prix de l'huile a dépassé les 400 dinars sur le marché, l'olivier est entretenu avec bienveillance. Les méthodes qui ne portent que préjudice à cet arbre, sont ainsi bannies à jamais. C'est pourquoi on s'équipe au mieux pour une récolte sans incidents. Les bâches réapparaîtront, les échelles aussi, l'olive sera cueillie à la main. C'est le meilleur moyen de protéger l'olivier. Pour une récolte sans encombre, les paysans ont bien préparé les terres. Cela s'est fait juste après les premières pluies d'automne. Les alentours immédiats des oliviers sont désherbés. Il est utile de préciser que la collecte des olives est une autre fête qui illustre toute la solidarité des habitants de la Kabylie. Des familles se regroupent et partent ensemble en collecte. On s'entraide. Personne n'est abandonné en chemin. C'est comme ça depuis la nuit des temps. Le ramassage des olives a ce côté magique de ressusciter des valeurs qui tendent à disparaître. Pour cette saison encore, on les réhabilitera pour les perpétuer à jamais. Celui qui n'a pas les moyens d'assurer sa propre récolte est soutenu par le voisin ou le parent.La famille dont le père est immigré aura toujours un homme qui assurera les travaux difficiles. Ce qui illustre aussi cette union, c'est le coup d'envoi de la campagne qui continue encore à se faire le même jour. Le choix du jour est décidé par Tadjmaâth des différents villages. Les sages décident du jour que tout un chacun se doit de respecter. Le respect y est toujours. Pour cette année, ça sera dès vendredi prochain. Alors bonne récolte!