Les responsables de la wilaya de Béjaïa ont rencontré les représentants de la population. La route nationale 09, objet de blocage depuis dimanche dernier, a été rouverte hier à la circulation. Les manifestants de Laâlam, qui exigeaient la venue du wali pour libérer la circulation, se sont contentés de celle du secrétaire général de la wilaya. Les dernières informations font état d'une réunion qui a regroupé le secrétaire général de la wilaya, les directions concernées par le projet de route, la chef de daïra de Souk El Tenine et les représentants des villageois. L'affectation d'une enveloppe financière pour la poursuite des travaux de réalisation de la route suffirait pour mettre un terme à la manifestation. Depuis quatre jours, cet axe routier n'était opérationnel que la nuit et cela ne semblait émouvoir personne. Depuis dimanche, premier jour de la manifestation, motivée par l'arrêt des travaux de la nouvelle route devant relier Laâlam à Melbou, les régions est de Béjaïa sont coupées du chef-lieu de wilaya. Aussi, les populations de Darguina, Kherrata, Souk El Tenine, Bordj Mira, Melbou, pour ne citer que celles-là, ne sont plus approvisionnées depuis quatre jours en raison de ce blocus. Les stocks sont épuisés. Depuis hier, des pénuries de tout genre se sont déclarées. Pas d'essence, pas de semoule ni d'huile. S'agissant d'un important axe routier reliant pas moins de trois wilayas (Béjaïa, Jijel et Sétif), les échanges commerciaux et autres sont rendus impossibles. Toutes les activités économiques, politiques, scientifiques et sociales sont à l'arrêt. Au premier jour, c'était un procès qui a été ajourné. Les témoins et la défense n'avaient pas pu rallier le tribunal de Kherrata où devait s'ouvrir ce procès. Hier, le séminaire médical organisé à l'université de Béjaïa s'est vu amoindri de participants. Ce sont là quelques désagréments engendrés par ce blocus dont la levée est conditionnée par la présence du wali. Une exigence impossible à satisfaire en raison d'un événement douloureux ayant affecté la famille de ce dernier. Mais est-il normal que tout ne dépende que d'un responsable? Si durant le premier jour, le chef de daïra de Kherrata est intervenu pour débloquer la situation, cela s'est avéré insuffisant pour les manifestants. Outre cette indifférence inquiétante, il y a lieu de souligner que seules les populations en pâtissent. Sous d'autres cieux, une manifestation qui dure aurait mobilisé des ministres. Pourtant, le problème posé est apparemment simple. Il suffit de décider d'une rallonge financière pour calmer les esprits. Une mesure qui pourrait être prise au niveau de la direction concernée, l'Assemblée populaire de wilaya. Bref, ce ne sont finalement pas les solutions qui manquent mais plutôt la volonté de bien faire. Mais cette volonté est finalement venue.