Les Nations unies ont fait savoir leur inquiétude quant au statu quo actuel qui ne favorise pas l'émergence d'une solution négociée. Le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, B.Lynn Pascoe, a souligné mardi soir lors de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur la situation au Moyen-Orient que «l'impasse diplomatique depuis la fin du moratoire sur la colonisation est inquiétante» et qu'un retour aux discussions est «crucial». Evoquant la reprise de la colonisation israélienne depuis la fin du moratoire, le 26 septembre, il a rappelé que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait fait part de sa préoccupation sur ce sujet au Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, lors de leur rencontre à New York le 8 novembre. «Nous appelons Israël à respecter ses obligations contenues dans la feuille de route, à geler la colonisation et à ne pas mettre en oeuvre des projets de constructions supplémentaires», a réitéré B. Lynn Pascoe, avant de rappeler que le Quartette sur le Moyen-Orient (ONU, Union européenne, Etats-Unis et Russie) avait également rappelé que l'annexion de la partie est d'El-Qods «relevait des questions de statut final qui devaient être résolues par la négociation». S'agissant de la situation en Cisjordanie, B. Lynn Pascoe a dénoncé les violences perpétrées par des colons israéliens à l'encontre de Palestiniens, à l'occasion de la saison de la récolte des olives. «Des attaques de colons israéliens (incendies criminels, vandalisme,, vols de matériel agricole) ont été enregistrées quasiment quotidiennement et dans des proportions plus grandes que lors des deux précédentes saisons de récoltes», a-t-il déploré, soulignant aussi que la construction du mur de séparation se poursuivait en déviant du tracé de la Ligne verte qui sert de frontière entre Israël et la Cisjordanie «en violation de l'avis consultatifs rendu par la Cour internationale de justice». Concernant la situation à Ghaza, B.Lynn Pascoe a noté «une escalade inquiétante» de la violence ces dernières semaines, avec 41 tirs de mortiers et quatre tirs de roquette à partir de la bande de Ghaza vers Israël, et une dizaine de frappes aériennes et trois incursions terrestres israéliennes, qui se sont soldées par la mort de quatre Palestiniens. «Sans nier le droit d'Israël à la légitime défense et à un usage proportionné de la force, nous réitérons notre opposition constante aux exécutions extrajudiciaires», a-t-il insisté. Devant les membres du Conseil de sécurité, il s'est aussi inquiété de la situation humanitaire dans la bande de Ghaza, tout en soulignant que «la priorité de l'ONU reste la reconstruction d'une économie viable pour Ghaza, cela prendra du temps, mais il existe une variété d'étapes importantes pour lancer ce processus», citant, notamment «la reprise des exportations, la libre circulation des gens dans et en dehors du territoire, le retour de l'Autorité palestinienne, ainsi que l'accès aux terres agricoles le long de la frontière et aux zones de pêche jusqu'à présent interdit». Par ailleurs, il a estimé que la communauté internationale «devait oeuvrer pour relancer le dialogue direct entre les deux parties et soutenir la mise en place sur le terrain d'une atmosphère propice à des progrès rapides et concrets dans ces discussions, incluant le gel de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens». «Le Premier ministre Netanyahu et le Président Abbas doivent être visionnaires, faire preuve de leadership, aller au-delà des contraintes intérieures et saisir l'opportunité de garantir une paix historique et durable», a-t-il insisté, rappelant que l'ONU et son secrétaire général, Ban Ki-moon, «restaient engagés à travailler avec les parties pour mettre un terme à l'occupation entamée en 1967 et établir un Etat palestinien, vivant aux côtés d'Israël, dans la paix et la stabilité».