Le nouveau cadre d'investissement en Algérie est pris en charge par les économistes. Quelque peu surprenantes, les mesures économiques adoptées par le gouvernement depuis 2009 font l'objet de plusieurs rencontres et de tables rondes à l'étranger. Perçues comme étant de plus en plus contraignantes et ambiguës, les lois régissant le monde des affaires en Algérie suscitent le débat. Après les explications et les justifications présentées par les membres du gouvernement auprès de leurs partenaires concernant le nouveau tour de vis sur le commerce extérieur, ce sont les économistes qui s'y mettent. En effet, au cours des Cinquièmes journées maghrébines de droit, organisées les 26 et 27 novembre à Tunis autour du thème «L'Etat et l'économie au Maghreb», quatre interventions d'universitaires algériens ont été programmées. Elles portent, toutes, sur les mesures économiques adoptées par le gouvernement algérien depuis 2009. Le patriotisme économique, une notion sans cesse évoquée dans ce genre de rencontres. Concept considéré par certains spécialistes comme une réaction épidermique à la crise financière mondiale qui n'a pas épargné les pays du Maghreb. Pour l'économiste Abdelhak Lamiri, il ne s'agit pas d'«une hérésie» puisqu'elle est «pratiquée partout même si on ne l'admet pas». C'est justement autour de ce concept qu'un professeur de droit à la faculté de Ben Aknoun, Chabane Benakzouh, a présenté son exposé intitulé «Le patriotisme économique en Algérie». L'intervention du professeur de droit à l'Université de Tlemcen, Mohamed Benamar, présentée hier, portait quant à elle presque sur la même question: «Lois de finances et protection de l'économie en Algérie». Ces rencontres de deux jours en Tunisie, lors desquelles des universitaires algériens ont expliqué la «nouvelle» politique économique adoptée par l'Etat, ne sont pas une exception. Il y a près d'une semaine, Finances et conseil méditerranée (FCM), (un réseau composé de banquiers, d'avocats, d'experts-comptables, de commissaires aux comptes), en collaboration avec la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence (Ccimp) et la Communauté économique et financière méditerranéenne (Cefim), avait organisé une table ronde portant sur la loi de finances complémentaire pour l'année 2010 et son impact sur les activités des entreprises, notamment étrangères. C'est l'expert-comptable et chef du cabinet d'audit et de conseil, Mohamed Boukhari, qui a présenté les dispositions prises par le gouvernement algérien depuis près de deux ans, avec l'adoption de la loi de finances pour 2009, une date qui marqua, selon ce spécialiste «une pause dans le processus de libéralisation économique initié en 1994». Un processus qui devrait d'ailleurs, selon M.Boukhari, «être relancé par une abrogation ou un allègement des mesures susmentionnées au cours des deux prochaines années».