Les oppositions, le manque d'entreprises performantes et la bureaucratie sont les trois facteurs qui s'inscrivent en faux dans cette volonté de fixer les ruraux et freiner l'exode vers les villes... Le raccordement en gaz, l'électrification rurale et l'octroi des aides pour l'habitat en campagne s'inscrivent dans une volonté de fixer les citoyens et freiner l'exode vers les villes. Les communes d'El Hakimia, Bordj Okhriss et Mesdour à l'extrême sud de la wilaya viennent d'être dotées en gaz naturel. A El Hakimia, daïra de Sour El Ghozlane, 290 foyers bénéficient désormais de cette source énergétique. Au chef-lieu de la daïra de Bordj Okhriss, 872 familles peuvent utiliser le gaz en lieu et place de la bouteille de butane. A Mesdour, dans la même daïra, 667 autres habitations sont alimentées. Ces branchements qui ont mis du baume au coeur des citoyens, s'ajoutent à ceux concrétisés le mois d'octobre passé et qui ont concerné pas moins de 1400 foyers qui ont été raccordés ces derniers temps. Le village de Ouled Lakhal avec 262 foyers, Tagdit avec 637 foyers, Thamourth Ouzemour à l'est avec 82 foyers sont des exemples d'une longue liste qui s'étalera avec le raccordement de Aghbalou, Saharidj et d'autres villages et villes enclavés. L'hiver qui pointe son nez sera difficile et les spéculateurs qui profitent de cette situation vont imposer aux citoyens leur diktat. La bouteille de butane coûte en moyenne entre 300 à 400 dinars dans certaines régions isolées de la wilaya. Le retard n'est pas seulement l'apanage des entreprises mais est aussi dû à des réactions de certains citoyens qui s'opposent au passage des canalisations. En complément de la disponibilité du gaz qui, à ne pas douter, améliorera considérablement le quotidien des gens, les pouvoirs publics ont aussi noté sur leurs tablettes l'électrification rurale. Ainsi, les programmes inscrits dans le cadre du précédent plan quinquennal et des autres plans de développement complémentaires ont été exécutés à 88% comme le mentionne le rapport de la direction des mines exposé à l'occasion de la session APW du mois d'octobre dernier. Comme pour le gaz, certains chantiers connaissent des retards souvent justifiés par l'inexistence d'entreprises de réalisation performantes. Ce fait a poussé la direction en charge du programme, en l'occurrence la SDC, à confier la totalité du reste à réaliser (RAR) à Kahrif, un organisme public. Précisons que la wilaya de Bouira a bénéficié d'une enveloppe financière de l'ordre de 631 millions de dinars au titre des différents programmes destinés au raccordement des sites et lotissements sociaux. 1392 foyers sont la consistance physique de ce programme alors que 511 autres habitations sont visées par le programme des Hauts-Plateaux pour lequel 337 millions de dinars sont réservés. A ce jour et selon toujours le rapport de la direction de wilaya, 1487 foyers sont électrifiés. Pour mémoire, signalons que le taux de raccordement en gaz et électricité a connu un bond considérable depuis deux années. Ce taux d'alimentation en gaz était de 18% en 1999, lequel représentait l'alimentation de 15.341 foyers répartis en majorité dans les grandes agglomérations comme Sour El Ghozlane, Aïn Bessem ou M'Chedallah. En 2004, il a atteint 24% pour atteindre les 42% en 2009 et arriver à 48% en cette fin d'année 2010. 43.729 habitations bénéficient de ce moyen énergétique aux quatre coins de la wilaya. Les prévisions de la direction des mines parlent de 70 à 80% d'ici 2016. Ce défi de raccorder 99.320 foyers reste réalisable eu égard aux montants faramineux alloués dans les divers programmes retenus et qui sont de l'ordre de 6 662 millions de dinars. Le troisième segment concerne les aides à l'habitat rural. Dans le cadre du plan quinquennal, la wilaya de Bouira a bénéficié d'un programme de 33.000 logements dont 22.000 aides à la construction rurale. Cette formule qui connaît des hauts et des bas d'une région à une autre donne toutefois satisfaction. Lors des visites de chantier du premier responsable, ils sont nombreux les citoyens à demander à bénéficier de cette formule. Souvent les élus et pour des raisons électoralistes «temporisent» et «découragent» les postulants. Les oppositions, le manque d'entreprises performantes et la bureaucratie sont les trois facteurs qui s'inscrivent en faux dans cette volonté de fixer les ruraux et freiner l'exode vers les villes. Cet exode reste l'un des facteurs essentiels dans le développement des fléaux sociaux en milieu citadin.