Une légère amélioration dans la disponibilité du lait est constatée ces derniers jours. Depuis le début de semaine, le lait a fait son apparition chez les épiciers, du moins au niveau d'Alger. Que s'est-il passé? «Mais il y a du lait maintenant!», disait hier, un sexagénaire visiblement surpris de remarquer des sachets de lait dans des bacs à la mi-journée! «Je suis approvisionné un jour sur trois à partir de cette semaine», explique un commerçant à Kouba. «On sera approvisionnés tous les jours à compter du mois de décembre prochain», croit savoir le même commerçant. Il y a plusieurs semaines, la poudre de lait a fait cruellement défaut. Interrogé sur cette question en marge du Forum sur l'investissement agricole au Maghreb, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a occulté ce blocage indiquant qu' «à ma connaissance il n'y a pas de blocage». Mais, ajoute-t-il: «Ce que je sais, c'est que les services des Douanes et ceux du contrôle ont été mobilisés pour faciliter la libération de la marchandise.» Or, selon notre source, «il a fallu l'intervention du ministre de l'Agriculture en personne et ses homologues des Finances et du Commerce pour désamorcer cette crise due au blocage de la poudre de lait au niveau du port». Par ailleurs, l'entreprise portuaire d'Alger, (Sogeports) a affirmé, qu'il y a deux navires, le Nicola et le Jaka, qui transportent à leur bord respectivement, 23 conteneurs de 40 pieds de poudre de lait et 4 conteneurs de même capacité «en rade depuis le 22 novembre dernier». Justement, les principales raisons du blocage, selon toujours notre source sont relatives à la bureaucratie, encombrement et retard dans le traitement des marchandises prévalent aux terminaux du port d'Alger pour manque de moyens matériels adéquats, ainsi que la lenteur des procédures légales, permettant la libération des marchandise au niveau des Douanes. C'est donc grâce à toutes ces mesures que la crise de lait a été désamorcée. Néanmoins, 129 laiteries recensées sur le territoire national sont conventionnées avec l'Office interprofessionnel du lait (Onil), selon le directeur général de cet organisme. Sur un autre plan, «le délai du 12 décembre est arrêté pour que les opérateurs puissent retirer les cahiers des charges et déposer leurs demandes pour s'intégrer dans une dynamique intégrée de la filière lait», a indiqué le ministre. «L'objectif est de renforcer l'intégration entre tous les acteurs et responsabiliser chaque acteur dans le cadre d'un dispositif clairement défini en vue d'asseoir une dynamique durable de la filière», a-t-il ajouté. Les transformateurs publics doivent produire «50% du volume global estimé à 1,5 milliard de litres, tandis que les laiteries privées produiront le reste», selon le ministre. En rappelant que, «la priorité «sera accordée aux laiteries participant au développement de la production nationale et à l'effort d'intégration du lait cru». Selon ce nouveau dispositif, toute laiterie qui intègre du lait cru à raison de 100% des quantités traitées dans son usine pour la production de LPC, verra sa prime d'intégration passer à 7,5 DA par litre au lieu de 5 DA actuellement. Quant aux transformateurs qui intègrent du lait cru à raison de plus de 50% des quantités traitées dans leurs unités laitières, leur prime d'intégration passera à 5 DA par litre intégré dans tous types de lait de consommation. Cependant, plusieurs transformateurs considèrent cette subvention «insuffisante». Par ailleurs, s'exprimant sur la nouvelle loi sur le foncier agricole, le ministre a fait savoir que 52.000 dossiers ont été déposés par les exploitants au niveau de l'Office national des terres agricoles et ce, jusqu'au 26 novembre en cours.