Le cinéma est orphelin de sa revue. Les deux médias se complétaient pourtant assez bien. L'image est un médium très expressif. Cela n'empêche pas l'écrit d'assurer une large diffusion à son message. Dans des conditions difficiles. Faute de soutien, les revues culturelles ont du mal à survivre. Asaru n'est plus parue depuis juillet 2009. C'était un numéro spécial sur le cinéma en Afrique. La publication du Commissariat du festival du cinéma était un axe essentiel de son activité. C'est ce que nous a indiqué le commissaire du festival, Assad El Hachimi. Qui précise que c'est la dernière publication à s'intéresser à cet art. D'ailleurs la revue n'est pas l'unique support papier du cinéma. Le commissariat a édité de nom-breux autres recueils de textes chaque fois qu'un colloque est organisé. On peut citer la publication qui a suivi le 8e festival intitulée Image, imaginaire et histoire. L'histoire était la matrice de ce numéro. La présentation des évènements guerriers était la préoccupation à la fois d'écrivains français et algériens. Asaru s'était elle aussi intéressée au film historique en consacrant des espaces à des films comme celui dédié à Ben Boulaïd. On pouvait aussi y lire des dossiers sur la perspective du cinéma algérien et des articles sur des jeunes créateurs. Une constante, cependant, transparaît dans ces écrits. C'est celui de mettre en exergue le lien entre le cinéma et l'amazighité. Le festival se propose de se pencher à nouveau sur cette équation à l'occasion de sa 11e édition. Le commissariat et sa revue ont milité pour que le cinéma, en tant que formidable moyen d'expression, soit un élément rassembleur des autres expressions qu'elles soient musicales, théâtrales ou picturales. C'est pour cette raison qu'il représente la quintessence de l'art et de l'expression. Le cinéma et l'écrit ont toutes les chances d'unir leurs forces de persuasion pour que l'amazighité trouve un large auditoire assoiffée des messages transmis par ces moyens de communication. La revue a accompagné les différentes éditions du festival que ce soit à Sétif, la capitale des Hauts-Plateaux, Alger, Tizi Ouzou, Oran, Paris, Annaba, Ghardaïa et Tlemcen. Des grandes présentations comme Machaho de Belkacem Hadjadj et d'autres réalisateurs affirmés ont trouvé une tribune dans les colonnes de la revue. D'autres artistes ont eu droit à des écrits. Amor Hakkar (La Maison jaune), Ali Mouzaoui (Mimezrane), Brahim Tsaki (Ayrouwen), Djamel Bendedouche (Arezki l'indigène), Belmokhtar Rabiea (D'un conte à l'autre), Nadia Zouaoui (Le Voyage de Nadia) sont autant de noms dont la carrière et les exploits n'ont pas échappé aux rédacteurs de la revue. Pour la catégorie fiction, on y retrouve Mokrane Aït Saâda (Syfax) Salim Aggar (Ça tourne à Alger), Ramdan Iftini et Sami Allam (H'nifa). Revue et cinéma. Revue du cinéma. C'était un couple presque parfait si ce n'était la défection, que beaucoup espèrent momentanée du support papier.