Des colons marocains soutenus par les forces d'occupation ont pourchassé et violemment agressé, lundi, des étudiants sahraouis dans les rues des villes occupées de Smara et El Aâyoune. Le pouvoir marocain n'a pas retenu la leçon de Gdeim Izik. Il cible la matière grise sahraouie. Les futurs dirigeants de l'Etat du Sahara occidental en gestation. Les violences se poursuivent dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le bilan encore provisoire fait état de dizaines de blessés. Le président de la Rasd a aussitôt saisi le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies pour l'informer de l'insoutenable situation que vivent les civils sahraouis sans défense. «Nous vous appelons à intervenir d'urgence, après l'horrible massacre du camp de Gdeim Izik et la ville occupée d'El Aâyoune, afin d'éviter des massacres plus élevés et plus dangereux, que le gouvernement marocain s'apprête à commettre dans le secret à travers un message de chauvinisme, de racisme et d'hostilité contre le peuple sahraoui sur son sol national occupé et assiégé» a écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée à Ban Ki-moon. Profitant d'un black-out implacable imposé aux villes rebelles de Smara et El Aâyoune, symboles de la résistance pacifique sahraouie, le Makhzen entend poursuivre sa sale besogne. Des méthodes qui rappellent, celles des Tontons macoutes en Haïti, une milice paramilitaire, de la période Duvallier (1964), dont les membres se firent une sinistre réputation en s'adonnant à des violations flagrantes des droits de l'homme contre les opposants politiques et les populations civiles (tortures, meurtres, arrestations arbitraires, massacres, viols...). Le Makhzen en prend le chemin. «Ces pratiques agressives qui ont eu lieu dans les villes de Smara et El Aâyoune occupées à travers l'enrôlement par le gouvernement du Maroc de citoyens marocains et de membres des forces militaires et de la police en civil, reflètent l'intention de Rabat de poursuivre sa politique de nettoyage ethnique contre le peuple sahraoui et renforcer son blocus et empêcher l'accès aux observateurs internationaux et médias indépendants», a dénoncé, dans son message au SG de l'ONU, le secrétaire général du Front Polisario. Comment briser le mur du silence dans pareille conjoncture quand les droits les plus élémentaires à l'existence sont foulés aux pieds? Le président sahraoui presse la communauté internationale à réagir. «Il est urgent de créer l'atmosphère indispensable pour rassurer les familles sahraouies afin de leur permettre de traiter leurs blessés et connaître le sort de leurs fils détenus ou portés disparus», a souligné Mohamed Abdelaziz dans la lettre adressée au secrétaire général de l'organisation des Nations unies. Un SOS qui rappelle que le peuple sahraoui, aux mains nues est sous la menace des balles assassines de cowboys marocains.