Un hommage a été rendu à cheikh El Mahdi, à titre posthume, et à Na Chérifa, à qui tout le monde a souhaité un prompt rétablissement. La 3e édition du Festival culturel local de la chanson et de la musique kabyles s'est clôturée en apothéose, jeudi soir à la salle de spectacles de la Maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa. En effet, le rideau du rendez-vous annuel du festival local de la musique et de la chanson kabyles qui, durant toute une semaine, a alterné poésie, chant, conférences-débats et autres activités artistiques, est tombé jeudi soir en apothéose grâce à un spectacle haut en couleurs de Ali Amrane appelé à la rescousse pour réparer la défection de cheikh Sidi Bémol qui n'a pas honoré ses engagements. Contacté l'avant-veille, comme chanteur du même genre, pour substituer Sidi Bémol, Ali Amrane qui se trouvait à l'étranger s'est plié en quatre pour apporter sa touche, qui a été de haut niveau d'ailleurs, à cette troisième édition. Ce geste lui a valu tous les honneurs des organisateurs et du public qui l'ont chaleureusement accueilli et surtout accompagné dans sa prestation de premier ordre. Cette manifestation organisée du 27 novembre au 2 décembre 2010 et dont la thématique centrale était la mer, a regroupé un autre genre d'artistes vedettes différent des deux premières éditions. Parmi ces chanteurs, l'on citera Lany Rabah, Massy, Tarbaâth El Khalath, Ali Amrane... En plus de l'activité centrale basée à la Maison de la culture, ce festival a été aussi une occasion pour ratisser large en touchant d'autres localités de la wilaya. Une pléiade d'artistes kabyles locaux et nationaux ont pris part à cette activité périphérique. Le festival qui se veut un tremplin pour les jeunes talents appelés à faire valoir leur savoir-faire en la matière a tenu ses promesses dans ce volet. Au total, ils étaient 10 groupes dont trois de la wilaya organisatrice du festival, candidats amateurs ou semi-professionnels, préalablement sélectionnés à concourir pour les trois places du podium. Le dernier mot est revenu au jury qui a tranché en mettant l'accent sur le détail dans la prestation des candidats sur scène. «Ça n'a pas été facile pour les membres du jury de trancher, étant donné que le niveau des candidats a été, dans l'ensemble, proche les uns des autres chacun dans son style. Tout a été examiné dans le fond et dans la forme jusqu'aux petits détails des prestations de chaque troupe sur scène», nous explique le musicien Bazou, membre du jury. Finalement, c'est la troupe de Youcef Ahfir dans un genre moderne qui a décroché le Premier prix, suivi du groupe Icosium d'Alger. Le troisième prix a été décerné au groupe Thuderth, life. les trois lauréats de la 3e édition vont prendre part au Festival de la musique amazighe, prévu du 18 au 23 décembre en plus du pactole réservé à chaque prix qui est respectivement de 30, 20 et 10 millions de centimes. En outre, afin de rester dans la trajectoire de l'un des objectifs principaux dudit festival, à savoir découvrir et promouvoir des jeunes talents de la musique et de la chanson kabyles, une tournée nationale est programmée à leur intention par le ministère de la Culture. L'espace débat mis en place pour cette 3e édition sur le thème de la mer a été le moment fort de ce festival. Il a été organisé et animé par des connaisseurs en la matière. «Iverdhan L'bher», les routes de la mer, la mer dans la poésie mystique de la Kabylie, la mer dans la poésie de l'exil, et la symbolique de la mer chez les pêcheurs de la Kabylie maritime, sont les intitulés des conférences animées respectivement par Kasmi M'hand, Ali Mokrani, Ali Sayad et autre Azzedine Belaïd. Ainsi prend fin la 3e édition du Festival local de la chanson et de la musique kabyles avec ses hauts et ses bas en matière d'organisation et de programmation que les organisateurs doivent éviter dans les prochaines éditions à commencer par la prochaine et 4e dont le rendez-vous est, d'ores et déjà, pris depuis jeudi dernier.