Trop de sel. Trop de sucre. Trop de gras et pas assez de fibres. C'est suffisant pour que le fast-food soit synonyme d'obésité. Reconnue comme maladie par l'OMS qu'en 1997, l'obésité a causé la mort de 40 millions de personnes par an dans le monde dont 10 millions dus aux maladies cardiovasculaires. a révélé la professeure Zahra Kemmali, chef du service endocrinologie de l'hôpital central de l'armée, se référant à l'Organisation mondiale de la santé Mohammed Seghir Nekkache. De plus, la Pr Zahra Kemmali qui s'exprimait jeudi dans le cadre des 6es journées d'endocrinologie a relevé que «les régimes alimentaires traditionnels sont remplacés (en Algérie) par une alimentation de plus en plus occidentalisée à l'image des fast-foods qui offrent des aliments riches en sel et en sucre (mais) pauvres en fibres». Ainsi, sont mis en cause, le régime alimentaire et l'industrie agroalimentaire du mode de vie «obésogène», caractérisés par la sédentarité et un manque d'activité physique, exacerbés par le contexte de transition économique que connait le pays. Ces paramètres font que les maladies cardio-vasculaires et le diabète sont en nette augmentation chez la personne obèse à la faveur de la masse de graisse accumulée. La professeure, qui a préconisé un comportement «éclairé» du consommateur, a expliqué, qu'en sus des facteurs environnementaux et génétiques, certaines personnes ont plus de dispositions que d'autres à développer une obésité. Elle a cité aussi «le vieillissement, le stress, le tabac et l'alcool», ajoutant que «les statistiques font état d'une augmentation du poids des personnes dans certains pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord». Elle citera le cas de la Tunisie où le surpoids chez la population, qui était de 28% en 1982, a enregistré une nette augmentation, passant à 42% en 1997, précisant que ce sont surtout les femmes qui sont les plus exposées. Dans le but de freiner l'ampleur prise par l'obésité, il est urgent d'accorder une priorité au volet préventif, ce qui aura d'ailleurs pour effet, ajoute l'intervenante, de réduire les frais de médicaments, sachant que 8% du budget des pays industrialisés sont consacrés à la santé. Kemmali a relevé que l'obésité peut être combattue par la pratique du sport. Le directeur de l'hôpital central de l'armée, le général Mohamed Bachir Souid, a souligné, pour sa part, que l'obésité est considérée par certains experts comme une épidémie qui peut réduire l'espérance de vie. Il a appelé à une prise en charge urgente de cette maladie tout en notant que, selon l'OMS, quelque 400 millions d'individus sont atteints d'obésité et 1,5 milliard font l'objet de surpoids dans le monde. Des statistiques officielles indiquent que 3,5 millions de femmes algériennes sont obèses, soit 21% d'entre elles, alors que 9% de la population masculine sont touchés par ce fléau et dont 27% sont en surpoids. Les causes sont liées aux mauvaises habitudes alimentaires et la consommation de produits hypercalorifiques riches en protéines et en lipides. L'acupuncture est une nouvelle technique utilisée dans le monde de la médecine pour combattre ce fléau. Elle s'est répandue en Algérie durant les dix dernières années. Le procédé, qui a fait son apparition en Algérie durant les années 1950, a été relancé par les missions chinoises à travers 20 centres médicaux. Cette technique, rappelle-ton, a déjà prouvé son efficacité surtout lorsqu'elle est associée à un régime alimentaire équilibré. Elle a permis à des personnes en surpoids d'éliminer jusqu'à 30 kg durant les cinq premiers mois du traitement. Le coût de cette prestation, est estimée entre 600 et 800 DA par séance, il y a quelques années.