Le référendum prévu dans la province d'Abyei au Soudan «n'aura pas lieu le 9 janvier», a déclaré mardi soir le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley. «Je pense que l'idée est partagée selon laquelle ce référendum n'aura pas lieu le 9 janvier, mais nous continuons à encourager les parties à travailler à une solution pour Abyei», a dit M.Crowley à la presse. Les Sud-Soudanais devront choisir le 9 janvier, par référendum, entre leur indépendance et le maintien de l'unité avec le reste du Soudan. Les habitants de la région pétrolifère d'Abyei, une véritable poudrière du fait notamment de la richesse de ses ressources, devaient voter également le 9 janvier pour décider de leur rattachement au nord ou au sud du Soudan. Des négociations étaient prévues avant le référendum, notamment pour se mettre d'accord sur le partage des richesses, mais beaucoup de diplomates estimaient que la date du 9 janvier ne pourrait pas être respectée, tant les différends sont profonds. L'un des scénarios évoqués est d'annuler le référendum, au profit d'un accord satisfaisant à la fois les partis politiques et les tribus locales. M.Crowley s'est dit par ailleurs satisfait du niveau de préparation du référendum général. «Nous avons dit clairement aux parties que leur relation avec les Etats-Unis à l'avenir dépendrait de leur coopération en vue d'un référendum réussi et crédible le 9 janvier», a-t-il réaffirmé. La partition annoncée du Soudan, a encore estimé le porte-parole, «sera sans doute le dossier le plus fascinant auquel le monde sera confronté le monde dans la première moitié de 2011», soulignant que le destin du pays hésitait entre la paix et le progrès d'une part, et d'autre part, «un risque significatif de retour à la guerre civile». Le référendum d'autodétermination du Sud du Soudan est le point-clé de l'accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile, un conflit à l'origine de deux millions de morts.