Il accuse le pouvoir, les partis qui ont appelé au boycott et les ârchs de collusion. Dans «un appel au peuple algérien» Hocine Aït Ahmed est revenu longuement sur les dernières élections locales. D'entrée, le leader du FFS donne raison aux électeurs récalcitrants en affirmant: «Vous n'aviez pas d'illusion sur le fait que ce scrutin ne serait ni libre ni honnête.» Dans une tentative de commenter la très faible mobilisation des citoyens en Kabylie, Aït Ahmed charge le pouvoir en lui faisant endosser la campagne d'empêchement du vote initiée par les ârchs. En effet, pour le vieux opposant, l'action violente constatée un peu partout en Kabylie est «une nouvelle étape dans la confiscation d'un droit élémentaire et éminemment politique: la liberté d'expression et le libre choix». Toujours dans le chapitre de la violence, le leader du FFS met en garde contre «cette escalade dans la violation des droits de la personne humaine». Une escalade que Aït Ahmed impute à une volonté du pouvoir visant «le contrôle et la ‘‘normalisation'' de la Kabylie par le démantèlement de toutes les structures démocratiques (...) et espaces de gestion publics traditionnels». La participation du FFS aux élections poursuivait, à l'en croire, un objectif précis, celui «de faire barrage à la reprise en main du pouvoir local par les valets du régime». Aït Ahmed ne fait pas le bilan de la stratégie de son parti dans la région, mais relève que celle du pouvoir était de «provoquer des affrontements fratricides, une guerre civile régionale, afin de casser les liens de fraternité et de solidarité qui portent la cohésion nationale». En d'autres termes, une «guerre qui prolongerait celle qui est menée contre notre peuple depuis dix ans», affirme le leader du FFS qui prête au «cartel de généraux» des intentions de «déstabilisation» de la population à travers la réactivation de «ses archaïsmes, en jouant sur ses antagonismes et en tentant d'instrumentaliser une révolte et une colère parfaitement légitimes». Aït Ahmed en veut pour preuve, «les techniques administratives, visant à saboter le vote (...) une gestion de l'opinion par le recours à des campagnes de presse hystériques en faveur du boycott (et une désignation) des ‘‘tuteurs'' à la population, qu'il s'agisse de gestionnaires nommés par l'administration, ou de délégués imposés par la violence». En un mot, Hocine Aït Ahemd accuse le pouvoir, les partis qui ont appelé au boycott et les ârchs de collusion. Cependant, le président du FFS ne manque pas de constater dans son appel, le refus de la société «de basculer dans les extrémismes». Enfin, Aït Ahmed qui développe la même analyse que son premier secrétaire Ahmed Djeddaï, réitère sa proposition d'une élection d'une Assemblée constituante, pour sortir le pays de la crise politique.