Le Salon Djurdjura du livre, qui a baissé rideau hier samedi, a été une aubaine pour des rencontres entre écrivains mais aussi pour que ces derniers nouent des relations avec les éditeurs. Il y a toutefois, à déplorer le manque d'engouement de la part du public particulièrement durant les trois derniers jours de l'activité. Est-ce à dire que le public tiziouzéen a tourné le dos au livre? Assurément, non. Ce Salon du livre, bien que bien organisé, a failli en matière de publicité. En dehors d'un affichage à l'intérieur de la Maison de la culture qui l'abrite, on ne retrouve pas d'affiche ou de banderole en ville. Donc, la majorité ignorait sa tenue jusqu'à certains écrivains comme l'auteur prolifique Younès Adli ou Rabah Toumert qui nous ont confié qu'ils ne savaient pas qu'un Salon du livre se déroulait à Tizi Ouzou. Pourtant, un programme intéressant et varié a été tracé par les organisateurs, de même que l'exposition de livres en elle-même assez intéressante avec la présence de plusieurs éditeurs proposant des ouvrages qui peuvent constituer une source d'attraction au lectorat de la région, à l'instar des éditions Koukou qui ont édité un ouvrage collectif coordonné par Arezki Aït Larbi autour des événements du Printemps berbère d'avril 1980. C'est aussi le cas des éditions Achab dont le catalogue propose des ouvrages fort intéressants à des lecteurs qui s'intéressent de plus en plus à l'histoire du combat identitaire. Des éditeurs de Tizi Ouzou étaient aussi au rendez-vous comme les éditions El Amel. Créée en 1998 par un enseignant de lycée, M.Si Youcef, cette maison d'édition a édité jusqu'à aujourd'hui plus de 460 ouvrages. La maison d'éditions El Amel est donc classée première, du moins sur le plan quantitatif. Même sur le plan qualitatif, cette maison d'édition a publié de nombreux livres importants comme les livres sur l'Histoire de la Guerre d'Algérie de l'ancien moudjahid Salah Mekacher, les livres en langue arabe de l'auteur Mohand Arezki Ferrad, le livre sur le chanteur Chérif Kheddam que vient de publier son cousin Tayeb Kheddam et la liste des livres qui méritent d'être lus publiés par El Amel est longue. D'autres maisons d'édition créées récemment dans la région de Tizi Ouzou sont pris part au Salon Djurdjura du livre afin de se faire connaître et de faire connaître leurs livres. C'est le cas de la maison d'édition La Pensée, mise sur pied par Mohand Arkat qui est enseignant et aussi auteur d'un roman en langue amazighe intitulé Abrid n'tala. Une toute nouvelle maison d'édition dont le siège se trouve à Tadmaït a aussi participé pour la première fois à un Salon du livre. C'est la maison d'édition «Carrefour culturel» qui vient de publier son premier livre intitulé Devinette kabyle et écrit par l'universitaire Rabah Tabti, enseignant au département de langue et culture amazighes de l'université «Mouloud-Mammeri» de Tizi Ouzou. D'autres maisons d'édition ayant pignon sur rue à Tizi Ouzou n'ont pas manqué ce rendez-vous éditorial comme les éditions «Mehdi», les éditions Tasekla, les éditions Le Savoir, les éditions Koukou, Achab. Selon M.Si Youcef, directeur des éditions El Amel, «ce salon ne revêt pas seulement un acaractère commercial. Le plus important, c'est de donner l'occasion aux écrivains de rencontrer les éditeurs et de se rencontrer entre eux. C'est avant tout un événement culturel comme tout salon du livre». De son côté, Mohand Arkat a exprimé sa satisfaction de participer au Salon Djurdjura du livre aussi bien en tant qu'auteur qu'éditeur.