Moyens d'entreposage des médicaments défavorables et espaces d'accueil exigus, les carences sont nombreuses. «Il y a un sérieux problème d'appréciation, de compréhension et de mise en application des textes, la loi régissant les pharmacies est, de bout en bout, bafouée», a indiqué Réda, habitant de la deuxième commune de la wilaya d'Oran, Arzew. Des pharmacies hors normes, est la moindre des choses que le visiteur de la wilaya d'Oran peut remarquer avant que ce dernier ne mette les pieds dans l'enceinte de l'établissement. Force est de constater que plusieurs de ces dernières, établies dans les 26 communes d'Oran, exercent en toute quiétude sans pour autant se soucier de la nécessité de se soumettre à la loi. La liste des défauts relevés et manquements est longue à énumérer. Les moyens d'entreposage des médicaments, dans des conditions défavorables sont légion. L'exiguïté des espaces d'accueil des malades est à déplorer alors que la loi est explicite dans ce cas précis. Les pharmacies de quartier sont en vogue ces derniers temps. «La wilaya d'Oran ne cesse de chercher sa place sur l'échiquier national et pour quoi pas, régional et méditerranéen», misent les responsables locaux «en vain» regrette-t-on. Des agréments pour exercer la profession de pharmacie sont facilement accordés aux jeunes sortant des universités. En contrepartie, on leur exige d'appliquer avec les règles qui régissent la profession. Quelques mois après son ouverture, correctement, la nouvelle officine s'inscrit dans la ligne de celles qui l'ont précédée, et se transforme en un lieu de commerce dénué de toute déontologie ou éthique professionnelle. Mieux encore, le pharmacien agréé, s'occupe à fouetter d'autres chats après avoir recruté une vendeuse autodidacte ou une autre personne formée dans une école spécialisée dans la formation des pharmaciens-vendeurs sise à Mostaganem. Sur un autre plan, des dizaines d'officines baissent rideau dès le crépuscule laissant des centaines de malades à la recherche du médicament prescrit par leurs médecins. «Triste est cette réalité qui se répand de manière phénoménale», a-t-on regretté tout en déplorant que «le diktat imposé par certains des pharmaciens n'est pas prés de s'estomper». La profession de la pharmacie est, selon plusieurs anciens pharmaciens, devenue un commerce lucratif qui s'exerce du matin à la tombée de la nuit tandis que la permanence est renvoyée aux calendes grecques. Le constat est de visu perceptible, notamment dans les zones rurales sans qu'aucune instance ne daigne bouger un doigt aux fins de mettre de l'ordre dans un secteur qui est sacré dans les pays d'outre-mer. Des tableaux de permanences quotidiennes sont régulièrement établis par la direction de la santé tandis que cette condition, à laquelle le pharmacien s'est engagé avant l'ouverture de son officine, est loin d'être appliquée. Les raisons avancées sont, dans ce cas de figure, multiples dont principalement la peur qui hante les esprits des dizaines, de plusieurs dizaines de pharmaciens. «Nous sommes vulnérables, les risques d'être agressés par des toxicomanes et des drogués en quête de psychotropes sont imminents», a indiqué un pharmacien exerçant au centre-ville d'Oran. L'expérience de la pharmacie du quartier populaire d'El Hamri, ouvert 24/24, et celui de la cité huppée de Maraval, qui ferme ses portes à minuit, peut motiver le reste des pharmacies à agir de la sorte. Hormis quelques embûches d'ordre professionnel, aucun incident grave n'a été soulevé par plusieurs vendeurs exerçant dans les deux officines.