Vers la mise en place d'une loi commune contre le terrorisme. Devant la menace grandissante du terrorisme au niveau de la bande du Sahel, il est aujourd'hui question de consentir plus d'effort autour de ce phénomène, qui ne connaît pas de frontières. C'est justement dans cette perspective imposante que le Centre des études et de la recherche terroriste, s'est réuni hier à Alger. L'objectif n'est pas seulement de décortiquer la donne terroriste, mais surtout d'élaborer un processus de loi commun entre les pays concernés par la bande du Sahel, dans le cadre de la lutte antiterroriste. Pour ce faire, il est impératif de tracer les contours d'une nouvelle cartographie terroriste afin de permettre une meilleure maîtrise du terrain et de contrôle des zones où les réseaux terroristes sont concentrés. Dans ce contexte, le directeur du centre africain, Lyès Boukraâ, avait souligné avant le début de la rencontre, que les nouvelles mesures relatives à la constitution de cette loi vont être confiées à des experts, sans pour autant donner plus de détails. Néanmoins, l'on est sûr que cette rencontre a réuni de hauts responsables du secteur militaire de plusieurs pays de l'Afrique ayant une parfaite expérience dans la lutte antiterroriste, à l'image des experts algériens. Mais aussi d'ex-chefs d'Etat du Niger et d'Afrique du Sud. Dans ce contexte, il faut rappeler que l'Algérie demeure jusqu'à présent le pays le plus remarquable à fournir le plus d'effort dans la mise en place d'un consensus logistique et militaire efficace pour venir à bout du terrorisme. Cela est visible, notamment après que l'Algérie eut réussi à installer un commandement militaire commun entre les pays du Sahel, à savoir le Mali, le Niger, la Mauritanie et l'Algérie à Tamanrasset, le mois de mai dernier, qui se veut un point de départ pour toute action militaire contre les réseaux terroristes qui sévissent dans la région. Une approche que l'Union africaine vise à généraliser sur le continent selon Ramtan Lamamra, le chargé de la sécurité de la paix de l'UA. Il va sans dire qu'il est plus que nécessaire pour atteindre cet objectif, que l'échange en matière de renseignement se fasse dans la transparence, la rigueur et la détermination. Cela dit, la lutte commune ne doit être basée que sur la construction d'une banque de données vérifiables par tous. Le renseignement et l'élaboration d'une nouvelle cartographie de l'implantation des réseaux terroristes affiliés à ce qu'on appelle Al Qaîda et l'action militaire, n'ont pas été les seuls points débattus, il était capital, au cours de cette rencontre qui s'achève aujourd'hui d'aborder le registre relatif aux sites Internet utilisés par les réseaux d'Al Qaîda et de déterminer des résolutions de contrôle. Le terrorisme ne connaît pas de frontières et on ne peut l'identifier comme étant un phénomène propre à une région, sa menace est transnationale «il est, cependant, très actif en Afrique», aura souligné encore Ramtan Lamamra. La Somalie est devenue un terrain très fertile, pour Al Qaîda, l'instabilité politique et sécuritaire dans cette zone, a permis à la nébuleuse de tisser une véritable toile qui s'étend jusqu'à la bande du Sahel. C'est la raison pour laquelle cette rencontre a connu la participation de plus de 200 personnes dont des diplômates et politiciens. Il faut noter que cette rencontre a précédé de quelques jours, celle qui doit réunir les ministres de l'Intérieur et de la Justice du Monde arabe, qui se tiendra au Caire le 21 décembre, dans le cadre de la lutte antiterroriste, devant permettre la signature d'une résolution pour le même objectif.