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les plaies des frontières sud
Trafic d'armes et de drogue
Publié dans Le Midi Libre le 15 - 12 - 2008

Depuis la fermeture des frontières avec le Maroc en 1994 et l'affaiblissement des groupes terroristes, des spécialistes des questions sécuritaires relèvent que les hordes terroristes se sont rendues compte de l'importance stratégique que représentent les frontières sud du pays.
Depuis la fermeture des frontières avec le Maroc en 1994 et l'affaiblissement des groupes terroristes, des spécialistes des questions sécuritaires relèvent que les hordes terroristes se sont rendues compte de l'importance stratégique que représentent les frontières sud du pays.
Les saisies d'armes à feu et de drogue effectuées par la Gendarmerie nationale ne cessent d'augmenter d'année en année. Ainsi 250 spécimen sont été saisis au cours des deux premiers trimestres de l'année 2008, tandis que 224 fusils ont été récupérée en 2007. Les statistiques concernant les affaires traitées par le groupement de la gendarmerie nationale montrent des moyennes haussières notables. Pour preuve, la gendarmerie nationale a eu à traiter 411 affaires liées au trafic d'armes et munitions, qui se sont soldées par l'interpellation de 568 personnes en 2007, alors que le même corps a eu à traiter, au cours des 08 premiers mois de l'année en cours, 584 affaires ayant conduit à l'interpellation de 709 personnes. Selon un document de la cellule de communication du commandement de la gendarmerie nationale, le trafic d'arme et de munition constitue, par rapport à la criminalité organisée, un taux de 09% en matière d'affaires traitées et un autre de 08% en matière de personnes arrêtées.
Ces chiffres ne représentent en réalité aux yeux des spécialistes que la partie visible de l'iceberg comparativement au nombre réel des armes à feu qui circulent dans les circuits informels. Dans ce sens, il convient de souligner que les statistiques enregistrées durant ces derniers mois, ont fait ressortir une moyenne haussière de 42% en matière des affaires traitées et 25% en matière des personnes arrêtées. S'agissant des types d'armes récupérées par la Gendarmerie nationale au cours de ces derniers mois, l'on dénombre quelque 186 fusils de chasse, trois carabines et deux fusils à pompe, quatre armes d'assaut dont un fusil mitrailleur et 02 pistolets mitrailleurs (PK.AK) avec 12 chargeurs dotés de 407 cartouches. Cela, en plus de 45 PA, 05 grenades, 07 bâtons électriques et 800 détonateurs.
Pour ce qui est des munitions, le même corps a saisi, entre autres, quelques 8.500 cartouches de fusils de chasse, 22 chargeurs, 2.042 balles de déférents calibres, 23.572 capsules, 5 appareils pour cartouchières et 7. 087 Kg de sachem. Le même document note aussi la saisie de 12, 5 Kg d'explosifs et plusieurs pièces de rechanges pour armes. Les wilayas du sud-ouest du pays, à savoir Tamanrasset, Tindouf, Adrar, Bechar et Tlemcen constituent aux yeux du corps de la Gendarmerie nationale, des véritables plaques tournantes pour le trafic d'armes. Ainsi, rien que durant la journée du mardi dernier, soit au lendemain de l'Aïd, les éléments des Garde-frontière (GGF) ont pu saisir, au cours d'une embuscade dans la wilaya de Tindouf, 04 pistolets mitrailleurs avec 16 chargeurs et 901 cartouche, un fusil mitrailleur avec 470 cartouches et un appareil GPS. Outre la saisie d'armes, les mêmes éléments ont récupéré, rappelle-t-on, quelque 86 quintaux de kif traité et trois véhicules de type « Station ».
Egalement, dans la wilaya de Tlemcen, les éléments de la Gendarmerie ont récupéré 02 PA, 01 fusil à pompe et 02 autres de chasse dernièrement. Toujours dans la même wilaya, les éléments des Gardes-frontières du poste avancé de Hadj Miloud ont, de leur côté, fait rebrousser chemin à un contrebandier vers la frontière marocaine, après des tirs de sommation, l'obligeant à laisser derrière lui un sac à l'intérieur duquel il a été découvert quelque 400 mètres de mèche lente et 800 détonateurs.
Les armes proviennent des frontières sud et du Sahel
Les armes saisies proviennent selon des sources dignes de foi de plusieurs sources, mais les armes qui parviennent à partir des réseaux de contrebandiers, qui opèrent dans les frontières du sud du pays, sont plus nombreuses. Pour les spécialistes des questions sécuritaires, beaucoup d'incidents semblent se produire au niveaux des frontières sud sans même qu'ils soient détectés par les autorités. Pis encore, des réseaux bien organisés et spécialisés se sont implantés et se connectent avec d'autres réseaux au delà de nos frontières.
Depuis la fermeture des frontières avec le Maroc en 1994 et l'affaiblissement des groupes terroristes, des spécialistes des questions sécuritaires relèvent que les hordes terroristes se sont rendues compte de l'importance stratégique que représentent les frontières sud du pays. C'est ainsi que des rapports très étroits se sont établis entre elles et les réseaux de contrebandes, exerçant dans la bande frontalière avec le Mali et les pays du sahel. Via les frontières en question, des tas d'armes et de munitions ont été acheminés vers les autres régions du pays par ces Fons de Dieu. Sur la frontière nord du Mali, ces derniers, sous les commandes de Mokhtar Ben Mokhtar, ont pu acheminer, en 2001, un véritable arsenal de guerre, comprenant entre autres, 02 RPG7 avec 100 roquettes, 02 FM/PK, 03 mitrailleuses et un important lot de munitions. Pis encore, en 2003, soit deux ans plus tard, El Para s'est rendu à son tour, au sud du pays pour s'approvisionner en armes. En organisant le rapt des 32 touristes Allemands pour les libérer ensuite contre une grosse rançon, El Para achètera un arsenal de guerre au nord du Mali que les braves forces de l'ANP n'ont pas manqué. Elles détruisent ainsi 100 pistolets mitrailleurs, 32 PM/AK, 01 mortier, 10 roquettes, une caisse de grenades et une dizaine de véhicules.
Des sources sécuritaires soulignent que la relation développée entre les cercles de contrebandes et les terroristes est due essentiellement à l'intérêt partagé. Les terroristes assurent l'acheminement des marchandises pour les contrebandiers contre le paiement d'un droit de passage, tandis que ceux-ci procèdent, de leur côté, à l'approvisionnement en armes des terroristes.
Outre le trafic d'armes constaté au niveau des régions frontalières, celui de la drogue est, à son tour, l'autre phénomène qui constitue une sérieuse menace pour l'Algérie. Jusqu'à mardi dernier, les unités de la Gendarmerie nationale ont saisi 26 tonnes du kif traité. L'analyse de ses décomptes, relève une étude de la gendarmerie nationale, fait ressortir que l'activité de lutte contre le trafic de stupéfiants a connu, par apport à la même période de l'année dernière une moyenne haussière constante, estimée à 23% en matière des affaires traitées et de 21% en matière des personnes arrêtées. L'étude retient que 80% des affaires traitées concernent, en premier lieu, la détention et l'usage de stupéfiants, tandis que le reste, soit 20% a trait à leur commercialisation et à leur culture. Indiquon par ailleurs que 72% des personnes arrêtées sont âgées de moins de 30 ans. À l'issue du traitement de ces affaires, les unités de la gendarmerie nationale ont procédé à travers le territoire national, à l'arrestation de 2.286 personnes dont 23 femmes.
Renforcement de la sécurité
au sud pays
La lutte contre le trafic d'armes et de drogue, les rapts et la contrebande au niveau des frontières sud, sud-ouest Algérien est, désormais, devenue l'une des principales priorités nationales en raison du lien unissant le terrorisme, le blanchiment d'argent et autres fléaux. Cette préoccupation s'explique notamment par la volonté et la détermination des hautes autorités du pays d'éradiquer tous ces réseaux. Cette volonté se traduit notamment par la consolidation et le renforcement des maillages sécuritaires mis en place tout le long des frontières sud et sud-ouest du pays. En plus, des milliers de soldats de l'ANP, constituant la ceinture sécuritaire, la Gendarmerie nationale a, de son côté, multiplié sa présence en moyens humains et logistiques. Pour tenter de resserrer les mailles du filet sur les terroristes et les réseaux mafieux, l'Algérie a adopté, notons-le, le 3 août dernier, une nouvelle loi autorisant la création de 85 nouveaux postes frontières. Ces nouveaux postes de sécurité seront gérés conjointement par les Douanes et la gendarmerie. Cette stratégie vise, croit-on savoir, à faciliter le partage d'informations entre les deux corps afin qu'ils puissent coordonner leurs efforts de lutte contre ces trafics, dont beaucoup servent à financer le terrorisme. Outre la sécurisation de la frontière et pour contrer toute tentative de rapts de touristes qui visitent depuis le début octobre dernier, le sud Algérien à l'occasion de l'ouverture de la saison estivale du Sahara, les services de sécurité ont renforcé leurs dispositifs sécuritaires sur les lieux. A cette des occasion, des sources sécuritaires précisent, qu'en plus des effectifs importants et des grands moyens mis en place, les unités de la Gendarmerie nationale ont été renforcées par 3.000 éléments, tandis que la police a été, à son tour, renforcée par 2.000 policiers.
Le Sahel, carrefour de tous les trafics
« Les frontières sud, sud-ouest du pays constituent les principales sources servant au financement des groupes terroristes. L'immense étendue, l'aspect géographique et la connaissance parfaite des réseaux terroristes et contrebandiers du désert sont les principaux obstacles, qui rendent difficile à assurer une pleine et complète couverture sécuritaire tout au long des frontières du pays », soulignera dans sa déclaration au Midi Libre, le premier responsable de la cellule de communication et d'information, auprès du commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Ayoub. Ceci, dit-il, en plus de la transformation de certaines frontières des pays limitrophes avec l'Algérie en un lieu de repli et d'asile aux réseaux en question. En outre, un autre responsable du même corps témoignera, pour sa part, que certaines wilayas du pays, à l'instar de Ain Sefra, Tindouf, Biskra, Tamanrasset, Djanet, Timimoun Bechar et Tlemcen sont devenues des véritables plaques tournantes pour le trafic d'armes, de carburant, de bétail et de drogue.
Mieux encore, le P. M'hend Berkouk, spécialiste des questions sécuritaires internationales et auteur d'une enquête sur « le sahel », n'est pas allé de main morte, pour désigner dans son enquête la bande du Sahel en tant que « carrefour », où se rencontrent tous les trafics régionaux et internationaux, qui alimentent, en finance et en logistique, les différentes factions terroristes et mafieuses, agissant sur les lieux. Plus loin, le spécialiste des questions sécuritaires, considère que l'apparition récurrente des guerres civiles et l'instabilité politique de certains régimes Africains sont aussi autant de facteurs contribuant en aux différents réseaux à s'enraciner et faire de la bande de sahel « une zone interdite ». Aussi, ajoutera-t-il des incidents impliquant des trafiquants sont quasi-quotidiens aux frontières est, ouest et sud de l'Algérie, et beaucoup semblent se produire sans même qu'ils soient détectés par les autorités.
L'expert dira enfin que pour arriver à trouver des mécanismes adéquats, permettant de remettre de l'ordre dans la bande du Sahel, les pays de cette contrée se mobilisent. C'est dans cette optique, notera notre interlocuteur, que les chefs d'Etat malien, algérien, tchadien, libyen, burkinabé et nigérien vont organiser un sommet avant la fin de l'année pour établir un plan d'action régional commun à même d'extirper le Sahel des mains des différents réseaux qui se sont imposés en maîtres des lieux.
K. L. C.
Les saisies d'armes à feu et de drogue effectuées par la Gendarmerie nationale ne cessent d'augmenter d'année en année. Ainsi 250 spécimen sont été saisis au cours des deux premiers trimestres de l'année 2008, tandis que 224 fusils ont été récupérée en 2007. Les statistiques concernant les affaires traitées par le groupement de la gendarmerie nationale montrent des moyennes haussières notables. Pour preuve, la gendarmerie nationale a eu à traiter 411 affaires liées au trafic d'armes et munitions, qui se sont soldées par l'interpellation de 568 personnes en 2007, alors que le même corps a eu à traiter, au cours des 08 premiers mois de l'année en cours, 584 affaires ayant conduit à l'interpellation de 709 personnes. Selon un document de la cellule de communication du commandement de la gendarmerie nationale, le trafic d'arme et de munition constitue, par rapport à la criminalité organisée, un taux de 09% en matière d'affaires traitées et un autre de 08% en matière de personnes arrêtées.
Ces chiffres ne représentent en réalité aux yeux des spécialistes que la partie visible de l'iceberg comparativement au nombre réel des armes à feu qui circulent dans les circuits informels. Dans ce sens, il convient de souligner que les statistiques enregistrées durant ces derniers mois, ont fait ressortir une moyenne haussière de 42% en matière des affaires traitées et 25% en matière des personnes arrêtées. S'agissant des types d'armes récupérées par la Gendarmerie nationale au cours de ces derniers mois, l'on dénombre quelque 186 fusils de chasse, trois carabines et deux fusils à pompe, quatre armes d'assaut dont un fusil mitrailleur et 02 pistolets mitrailleurs (PK.AK) avec 12 chargeurs dotés de 407 cartouches. Cela, en plus de 45 PA, 05 grenades, 07 bâtons électriques et 800 détonateurs.
Pour ce qui est des munitions, le même corps a saisi, entre autres, quelques 8.500 cartouches de fusils de chasse, 22 chargeurs, 2.042 balles de déférents calibres, 23.572 capsules, 5 appareils pour cartouchières et 7. 087 Kg de sachem. Le même document note aussi la saisie de 12, 5 Kg d'explosifs et plusieurs pièces de rechanges pour armes. Les wilayas du sud-ouest du pays, à savoir Tamanrasset, Tindouf, Adrar, Bechar et Tlemcen constituent aux yeux du corps de la Gendarmerie nationale, des véritables plaques tournantes pour le trafic d'armes. Ainsi, rien que durant la journée du mardi dernier, soit au lendemain de l'Aïd, les éléments des Garde-frontière (GGF) ont pu saisir, au cours d'une embuscade dans la wilaya de Tindouf, 04 pistolets mitrailleurs avec 16 chargeurs et 901 cartouche, un fusil mitrailleur avec 470 cartouches et un appareil GPS. Outre la saisie d'armes, les mêmes éléments ont récupéré, rappelle-t-on, quelque 86 quintaux de kif traité et trois véhicules de type « Station ».
Egalement, dans la wilaya de Tlemcen, les éléments de la Gendarmerie ont récupéré 02 PA, 01 fusil à pompe et 02 autres de chasse dernièrement. Toujours dans la même wilaya, les éléments des Gardes-frontières du poste avancé de Hadj Miloud ont, de leur côté, fait rebrousser chemin à un contrebandier vers la frontière marocaine, après des tirs de sommation, l'obligeant à laisser derrière lui un sac à l'intérieur duquel il a été découvert quelque 400 mètres de mèche lente et 800 détonateurs.
Les armes proviennent des frontières sud et du Sahel
Les armes saisies proviennent selon des sources dignes de foi de plusieurs sources, mais les armes qui parviennent à partir des réseaux de contrebandiers, qui opèrent dans les frontières du sud du pays, sont plus nombreuses. Pour les spécialistes des questions sécuritaires, beaucoup d'incidents semblent se produire au niveaux des frontières sud sans même qu'ils soient détectés par les autorités. Pis encore, des réseaux bien organisés et spécialisés se sont implantés et se connectent avec d'autres réseaux au delà de nos frontières.
Depuis la fermeture des frontières avec le Maroc en 1994 et l'affaiblissement des groupes terroristes, des spécialistes des questions sécuritaires relèvent que les hordes terroristes se sont rendues compte de l'importance stratégique que représentent les frontières sud du pays. C'est ainsi que des rapports très étroits se sont établis entre elles et les réseaux de contrebandes, exerçant dans la bande frontalière avec le Mali et les pays du sahel. Via les frontières en question, des tas d'armes et de munitions ont été acheminés vers les autres régions du pays par ces Fons de Dieu. Sur la frontière nord du Mali, ces derniers, sous les commandes de Mokhtar Ben Mokhtar, ont pu acheminer, en 2001, un véritable arsenal de guerre, comprenant entre autres, 02 RPG7 avec 100 roquettes, 02 FM/PK, 03 mitrailleuses et un important lot de munitions. Pis encore, en 2003, soit deux ans plus tard, El Para s'est rendu à son tour, au sud du pays pour s'approvisionner en armes. En organisant le rapt des 32 touristes Allemands pour les libérer ensuite contre une grosse rançon, El Para achètera un arsenal de guerre au nord du Mali que les braves forces de l'ANP n'ont pas manqué. Elles détruisent ainsi 100 pistolets mitrailleurs, 32 PM/AK, 01 mortier, 10 roquettes, une caisse de grenades et une dizaine de véhicules.
Des sources sécuritaires soulignent que la relation développée entre les cercles de contrebandes et les terroristes est due essentiellement à l'intérêt partagé. Les terroristes assurent l'acheminement des marchandises pour les contrebandiers contre le paiement d'un droit de passage, tandis que ceux-ci procèdent, de leur côté, à l'approvisionnement en armes des terroristes.
Outre le trafic d'armes constaté au niveau des régions frontalières, celui de la drogue est, à son tour, l'autre phénomène qui constitue une sérieuse menace pour l'Algérie. Jusqu'à mardi dernier, les unités de la Gendarmerie nationale ont saisi 26 tonnes du kif traité. L'analyse de ses décomptes, relève une étude de la gendarmerie nationale, fait ressortir que l'activité de lutte contre le trafic de stupéfiants a connu, par apport à la même période de l'année dernière une moyenne haussière constante, estimée à 23% en matière des affaires traitées et de 21% en matière des personnes arrêtées. L'étude retient que 80% des affaires traitées concernent, en premier lieu, la détention et l'usage de stupéfiants, tandis que le reste, soit 20% a trait à leur commercialisation et à leur culture. Indiquon par ailleurs que 72% des personnes arrêtées sont âgées de moins de 30 ans. À l'issue du traitement de ces affaires, les unités de la gendarmerie nationale ont procédé à travers le territoire national, à l'arrestation de 2.286 personnes dont 23 femmes.
Renforcement de la sécurité
au sud pays
La lutte contre le trafic d'armes et de drogue, les rapts et la contrebande au niveau des frontières sud, sud-ouest Algérien est, désormais, devenue l'une des principales priorités nationales en raison du lien unissant le terrorisme, le blanchiment d'argent et autres fléaux. Cette préoccupation s'explique notamment par la volonté et la détermination des hautes autorités du pays d'éradiquer tous ces réseaux. Cette volonté se traduit notamment par la consolidation et le renforcement des maillages sécuritaires mis en place tout le long des frontières sud et sud-ouest du pays. En plus, des milliers de soldats de l'ANP, constituant la ceinture sécuritaire, la Gendarmerie nationale a, de son côté, multiplié sa présence en moyens humains et logistiques. Pour tenter de resserrer les mailles du filet sur les terroristes et les réseaux mafieux, l'Algérie a adopté, notons-le, le 3 août dernier, une nouvelle loi autorisant la création de 85 nouveaux postes frontières. Ces nouveaux postes de sécurité seront gérés conjointement par les Douanes et la gendarmerie. Cette stratégie vise, croit-on savoir, à faciliter le partage d'informations entre les deux corps afin qu'ils puissent coordonner leurs efforts de lutte contre ces trafics, dont beaucoup servent à financer le terrorisme. Outre la sécurisation de la frontière et pour contrer toute tentative de rapts de touristes qui visitent depuis le début octobre dernier, le sud Algérien à l'occasion de l'ouverture de la saison estivale du Sahara, les services de sécurité ont renforcé leurs dispositifs sécuritaires sur les lieux. A cette des occasion, des sources sécuritaires précisent, qu'en plus des effectifs importants et des grands moyens mis en place, les unités de la Gendarmerie nationale ont été renforcées par 3.000 éléments, tandis que la police a été, à son tour, renforcée par 2.000 policiers.
Le Sahel, carrefour de tous les trafics
« Les frontières sud, sud-ouest du pays constituent les principales sources servant au financement des groupes terroristes. L'immense étendue, l'aspect géographique et la connaissance parfaite des réseaux terroristes et contrebandiers du désert sont les principaux obstacles, qui rendent difficile à assurer une pleine et complète couverture sécuritaire tout au long des frontières du pays », soulignera dans sa déclaration au Midi Libre, le premier responsable de la cellule de communication et d'information, auprès du commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Ayoub. Ceci, dit-il, en plus de la transformation de certaines frontières des pays limitrophes avec l'Algérie en un lieu de repli et d'asile aux réseaux en question. En outre, un autre responsable du même corps témoignera, pour sa part, que certaines wilayas du pays, à l'instar de Ain Sefra, Tindouf, Biskra, Tamanrasset, Djanet, Timimoun Bechar et Tlemcen sont devenues des véritables plaques tournantes pour le trafic d'armes, de carburant, de bétail et de drogue.
Mieux encore, le P. M'hend Berkouk, spécialiste des questions sécuritaires internationales et auteur d'une enquête sur « le sahel », n'est pas allé de main morte, pour désigner dans son enquête la bande du Sahel en tant que « carrefour », où se rencontrent tous les trafics régionaux et internationaux, qui alimentent, en finance et en logistique, les différentes factions terroristes et mafieuses, agissant sur les lieux. Plus loin, le spécialiste des questions sécuritaires, considère que l'apparition récurrente des guerres civiles et l'instabilité politique de certains régimes Africains sont aussi autant de facteurs contribuant en aux différents réseaux à s'enraciner et faire de la bande de sahel « une zone interdite ». Aussi, ajoutera-t-il des incidents impliquant des trafiquants sont quasi-quotidiens aux frontières est, ouest et sud de l'Algérie, et beaucoup semblent se produire sans même qu'ils soient détectés par les autorités.
L'expert dira enfin que pour arriver à trouver des mécanismes adéquats, permettant de remettre de l'ordre dans la bande du Sahel, les pays de cette contrée se mobilisent. C'est dans cette optique, notera notre interlocuteur, que les chefs d'Etat malien, algérien, tchadien, libyen, burkinabé et nigérien vont organiser un sommet avant la fin de l'année pour établir un plan d'action régional commun à même d'extirper le Sahel des mains des différents réseaux qui se sont imposés en maîtres des lieux.
K. L. C.


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