Un problème sérieux entrave considérablement le secteur de la santé à Bouira et met les citoyens dans des situations difficiles. L'hôpital Mohamed-Boudiaf dispose d'un centre d'imagerie médicale lequel, faute de spécialistes, reste fermé la majorité du temps. Les pouvoirs publics ont consenti des sacrifices en réaffectant des locaux destinés à des commerces, et des extensions ont été faites pour éviter aux malades des déplacements périlleux vers Sidi Aïssa, Tizi Ouzou... le bloc a été doté d'un scanner et d'appareils d'imagerie ultrasophistiqués et qui auront coûté au contribuable des sommes inouïes. Depuis plus d'une année, le service du scanner n'est utilisé que rarement et au grès d'un radiologue qui n'est pas toujours là. Si pour les cas ordinaires, la présence en ville de trois centres privés donne la possibilité de recourir à ces radiologues, les cas d'urgence nocturne posent problème. Ainsi, et pour une échographie, les médecins de garde se rabattent sur l'unique appareil dont dispose l'hôpital et qui date d'une autre époque. Le nouvel appareil étant affecté au service d'imagerie, les médecins ne peuvent pas l'utiliser et invitent les malades à aller chez les privés. Toute la bonne volonté des responsables et du personnel de l'EPH Mohamed-Boudiaf butent sur ce manque de radiologue. La wilaya, de son côté, et par mesure incitative, aurait dégagé des logements de fonction aux médecins spécialistes désireux s'installer à Bouira. Cette mesure reste insuffisante et pour cause, cette réglementation qui oblige un médecin à Bouira à faire cinq années de service civil quand ailleurs cette obligation est limitée à deux années, c'est-à-dire équivalente aux deux années du Service national. La grille de salaire actuelle pour les spécialistes pousse ces derniers vers le privé où ils sont mieux rémunérés. Les immenses efforts faits par le secteur en construisant plusieurs structures et en essayant de rapprocher le malade de son lieu de soins, restent insuffisants tant que les médecins manqueront et que certains spécialistes continueront à se faire rare. C'est le cas des radiologues, des gynécologues... pour ne citer que ces deux spécialités.