L'Algérie a fini par obtenir gain de cause en rétablissant les taxes sur les produits en provenance d'Europe. Un accord est trouvé entre les Douanes algériennes et l'Union européenne. Il s'agit de la suppression des préférences tarifaires concernant 36 produits importés. Un document du ministère des Finances daté du 2 décembre atteste de cet accord. Cet accord entrera en vigueur le 1er janvier 2011, selon le document. Pourquoi cet accord bilatéral? Il intervient «suite à la décision prise par les pouvoirs publics portant gel des préférences tarifaires pour les produits agricoles, objet de la requête algérienne auprès de la Commission européenne, confirmée par l'envoi n°703/PM du 24/11/2010 de Monsieur le Premier ministre», selon le même document. Les préférences tarifaires portent à la fois sur le droit de douane et les taxes d'effet équivalent selon le schéma de concessions prévu et la nature des marchandises importées. Après les produits industriels, les droits de douane seront rétablis pour l'ensemble des quantités importées de produits concernés par la décision du gouvernement, à savoir des produits agricoles bruts et transformés. La liste est longue. On y trouve, notamment le sucre, les vaches laitières, les génisses pleines, les différents types de poussins, des légumes, des fruits, de la margarine, des fromages... En 2001, l'Algérie a signé un Accord d'association à Valence (Espagne) lequel est entré en application le 1er septembre 2005. Les services douaniers avaient précisé que «les droits de douane et des taxes d'effet équivalent à l'importation en Algérie sont réduits dans des proportions allant de 20 à 100% mais dans les limites de contingents tarifaires préfixés». Les mêmes réductions s'appliquaient aussi aux produits agricoles transformés. Par ailleurs, il convient de préciser que depuis quelques mois, le gouvernement ne cesse de multiplier les critiques et les réserves concernant l'Accord d'association avec l'Union européenne. «Cet accord a bénéficié à l'Union européenne. L'Algérie a perdu deux milliards de dollars de revenus douaniers. On pensait qu'on allait exporter des produits vers l'UE, mais cela n'a pas eu lieu. Nos produits comme les engrais de Fertial rencontrent des difficultés pour s'exporter vers l'UE», avait expliqué Mustapha Benbada, ministre du Commerce. Selon lui, «il existe de nom-breux obstacles techniques qui empêchent nos produits d'atteindre les marchés européens en dépit de cet accord». Si les importateurs sont contraints à payer des taxes, ce seront les prix des produits qui risquent de connaître une flambée.