L'approvisionnement des marchés reste tributaire de la pluie et du beau temps. Les récentes pluies qui ont généreusement arrosé le pays et hautement contribué au remplissage des barrages ont, hélas, «asséché» les étals des marchés des fruits et légumes. Elles ont eu des conséquences négatives insoupçonnées sur le consommateur des grandes agglomérations. Hormis les denrées que l'on peut stocker dans des chambres froides, comme le légume roi de nos tables, qu'est la pomme de terre, dont le processus continue à patiner quelque part, ou les oignons entreposés dans des silos aménagés pour ce faire, qui sont tous deux disponibles pour l'heure, il est cependant aisé de remarquer que les étals des marchés sont plus ou moins dégarnis. En plus des journées pluvieuses en elles-mêmes, une période humide a suivi, rendant les champs de culture inaccessibles. Ce n'est pas la crise, loin s'en faut. Les étals sont garnis de légumes de saison comme les choux ou choux-fleurs, les cardes, les navets...Mais force est de constater que «les agriculteurs ne se sont pas rendus aux champs, inondés et impraticables», nous confie un marchand de légumes ambulant qui a tenté de nous expliquer et même de justifier cette hausse perceptible et insidieuse dénoncée par les ménagères au courant des fluctuations des mercuriales. Ce marchand ambulant a réussi tout de même à remplir sa camionnette et s'approvisionner quelque peu, mais toujours insuffisamment, confie-t-il, pour satisfaire ses clients habituels qui l'attendent dans les cités et certains quartiers populaires de la ville. Mais comment expliquer donc qu'une capitale soit en manque d'approvisionnement à cause des intempéries? Qu'en serait-il si jamais les pluies duraient une semaine, voire un mois? Serait-ce la famine? Il est légitime de poser ces questions alarmantes à plus d'un titre, car vulnérable est donc le consommateur algérien qui joue au «yo-yo» entre les pénuries récurrentes que nos responsables essaient d'éluder par des déclarations monolingues dont le citoyen n'en a plus cure tant il est épuisé par ces situations qui dévoilent l'incapacité de nombre de responsables en ce domaine. Des livraisons de lait déficientes par-là, un manque de disponibilité de pain par-ci, avant, pendant et après les fêtes religieuses notamment. Vulnérable et impuissant est-il également devant les hausses de prix qui ponctuent ces aléas répétitifs comme celles des prix du sucre, de la farine, du beurre, des produits laitiers...et j'en passe. Certains boulangers et pâtissiers, par exemple, ont augmenté le prix du croissant et petit pain, de pas moins de 50%, privant ainsi un grand nombre de familles de permettre un goûter à leurs rejetons écoliers! Sans parler du prix de la baguette qui varie d'un quartier à un autre, d'un boulanger à un autre surfant entre 8,50 et 10 dinars l'unité! Existe-t-il un service de contrôle à la direction des prix des wilayas qui puisse coordonner ces soubresauts condamnables des fluctuations de prix? Il est certain que ces hausses reflètent parfois les cours mondiaux dont l'influence reste incompréhensible pour la simple ménagère. Ces hausses, découlant d'un mauvais approvisionnement peuvent être aussi causées par des «pneus brûlés» sur les routes par des protestataires qui «pataugent» dans la mal-vie, retardant ainsi l'acheminement des victuailles vers les centres urbains. Elles peuvent également être les conséquences de grèves impromptues dans différents services afférent à l'approvisionnement, ou encore par un sérieux manque de main-d'oeuvre rurale, laquelle aspire aujourd'hui à «monter en ville faire fortune.» Rappelons que ces situations de rupture et de fluctuations de prix interviennent souvent pendant les périodes dites «entre-saisons» où leur motivation est toute trouvée, et par le fellah et par le marchand, des...«quatre saisons» aurions-nous aimé dire...