Le danger que fait peser Al Qaîda sur le Sahel n'impressionne pas les Américains. Lors de son déplacement à Tamanrasset, l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, M.David Pearce, a dit tout le bien qu'il pense de la sécurité au Sud algérien. «La situation sécuritaire à Tamanrasset est bonne», a déclaré mardi dernier, le diplomate. Ce n'est pas la première fois que les Américains font un constat positif du contexte sécuritaire en Algérie. Signe qu'ils sont satisfaits des moyens mis en oeuvre pour lutter contre le terrorisme. Le même diplomate souligne d'ailleurs que la lutte antiterroriste est du ressort des pays de la région. Il n'hésite pas à ajouter, lors d'une conférence de presse, que les USA oeuvrent pour un développement des relations bilatérales entre les deux pays dans tous les domaines, sécuritaire compris. La déclaration de l'ambassadeur vat dans le même sens que celle prononcée par le général-major David R. Hogg, commandant des forces terrestres du Commandement militaire pour l'Afrique Africom, le 6 décembre dernier lors d'un point de presse animé à Alger. Le conférencier avait salué le rôle de l'Algérie dans la lutte antiterroriste en la qualifiant de «leader», précisant sur la même lancée que l'ambassadeur: «La situation au Sahel est une question régionale et l'Algérie joue un rôle de leader dans la lutte contre le terrorisme dans cette zone.» Le général-major ajoute à cette déclaration de la reconnaissance: «Nous sommes impressionnés par les progrès dans ce domaine.» Il précise, néanmoins, que l'appui de son pays ne se fera qu'à la demande des Etats de la région, préférant par cette conditionnalité préserver les bonnes relations avec l'Algérie, laquelle s'oppose à une ingérence étrangère dans la région, d'autant plus que les deux pays entretiennent des relations de coopération militaire jugées d'excellentes, en matière d'échange d'informations notamment. L'Algérie reste l'un des meilleurs partenaires des USA, en matière de lutte antiterroriste selon Gina A. Winstanley, coordinatrice des programmes au Bureau américain de la coopération pour la lutte contre le terrorisme, qui avait souligné le 6 février lors de sa visite en Algérie: «Les USA tirent profit de l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste.» La stratégie de lutte ce fléau, a également séduit une délégation de sénateurs américains en visite en Algérie, composée d'une douzaine d'assistants juridiques du Congrès américain, qui avaient indiqué lors d'une rencontre-débat: «Les USA ont beaucoup de choses à prendre de l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme», et d'ajouter: «La lutte antiterroriste en Algérie ne repose pas seulement sur l'aspect sécuritaire mais aussi sur le développement global et la promotion de la société civile.» Les hôtes de l'Algérie se sont félicités des relations algéro-américaines, tout en souhaitant un renforcement de la coopération dans les différents domaines. Chose à laquelle aspire l'ambassadeur des Etat-Unis, dont la déclaration formulée depuis Tamanrasset, intervient à un moment certes, où l'Algérie connaît un retour progressif à la paix, mais au moment où sept personnes, dont cinq ressortissants français, demeurent entre les griffes de ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique. Si l'ambassadeur américain a constaté que la situation est bonne dans le Sud algérien, ce n'est certainement pas le cas au Sahel selon des sources sécuritaires, où la prise d'otages s'est multipliée depuis 2007, et où le Gspc présumé branche d'Al Qaîda a réussi à tisser des complicités assez importantes parmi les réseaux qui s'adonnent à tout genre de trafics: drogue et armes surtout.