Les alliances conjoncturelles qui se tissent ici et là pour l'installation des APC plurielles sont parfois surprenantes. La politique est l'art du possible. Une semaine après les élections locales, une alliance a failli être tissée entre le FLN et El-Islah. Les militants de Djaballah étaient partants pour une randonnée avec le FLN qui pouvait les mener loin dans l'implantation au sein des institutions élues. Mais l'entrée au gouvernement rejetée par Djaballah, depuis l'annonce des résultats des législatives, limite les ambitions de ses militants. L'alliance peut seulement leur permettre de glaner quelques sièges au Conseil de la nation. Comme il s'agit d'alliances locales, n'obéissant pas toujours aux injonctions des directions respectives des partis, chacun est libre d'agir selon l'état du terrain et la répartition des sièges de l'APC. Les directives restent valables pour le cas des APW parce que leur répartition reste gérable au niveau des QG. Le cas de l'APW d'Alger est révélateur. Le FLN garde la direction de l'APW en nouant une alliance avec le FFS, cette fois-ci, contre le RND et El-Islah. C'est dire que les alliances se font au cas par cas et là où on les attend le moins. Certaines mauvaises langues vous diront qu'il y a lune de miel entre le FLN et le FFS comme en 1992. Le parti majoritaire aux législatives et locales privilégie le pragmatisme car la situation de ballottage en Kabylie fait du rapprochement avec le FFS une nécessité. En sens inverse, le FFS a besoin du FLN pour se défaire de l'image d'un parti régional. Par conséquent, il ne s'agit que d'une alliance contre nature. Le RND, en revanche, est peu fréquentable. Les alliances qui se font avec ce parti dans de rares APC ne sont que le fruit des rapports humains qu'ont les gens entre eux dans le pays profond. C'est également le cas pour le MSP. Son recul lors des derniers scrutins n'éveille pas la curiosité des chercheurs d'alliances. Cependant, les alliances qui se font ces jours-ci n'obéissent pas aux normes universelles. Elles se tissent entre familles politiques aux penchants idéologiques très lointains. C'est le cas de le dire pour le FLN et le FFS. Le retour de ce dernier à la raison fait de lui un parti fréquentable. El-Islah n'a qu'à boire son calice jusqu'à la lie.