A peine une semaine après les élections locales, les alliances politiques commencent à se former précisant, un peu plus, la construction d'un nouveau paysage politique. Comme pour les législatives, ce sont le retour du FLN et la confirmation du score du mouvement El-Islah qui définissent la nouvelle carte politique algérienne. Celle d'une alliance entre le FLN de Ali Benflis et le parti El-Islah de Abdallah Djaballah. Donnant naissance à une nouvelle alliance encore inattendue, par les analystes et spécialistes politiques, il y a à peine quelques mois. Cette alliance se traduit par une cohabitation entre deux programmes aux destins et aux parcours totalement opposés. Cette situation s'est déjà traduite sur le terrain par des alliances dans les communes où le FLN n'a pas obtenu la majorité. C'est la cas dans la commune de Belouizdad, où le FLN a récupéré les deux élus du mouvement El-Islah ou encore à Réghaïa, Sidi M'hamed et d'autres communes où les résultats n'ont pas encore été validés. Le FLN s'est aussi allié à El-Islah à l'APW d'Alger, puisque ce dernier a obtenu 11 sièges alors que le FLN n'a pu en obtenir que 23. Une alliance à l'APW qui vise surtout à faire face au FFS qui y a 8 élus. Le député du mouvement El-Islah, rencontré à l'Assemblée, M.Djahid Younsi, déclare: «On n'exclut aucune alliance, l'essentiel c'est de sauvegarder la stabilité des Assemblées communales.» Aujourd'hui, avec son discours éradicateur, le parti d'Ouyahia a renversé la vapeur et le RND ne sera plus l'allié privilégié du parti majoritaire du moment. Le FLN, qui refuse de s'allier au RND et au MSP, ses anciens partenaires politiques, met ainsi un terme à la coalition gouvernementale d'avant mai 2002. Le parti majoritaire, qui a choisi un partenaire solide avec une base connue, préfère se séparer de ses anciens camarades du courant républicain et révolutionnaire et même islamiste qui ont affiché leurs limites politiques lors des dernières échéances électorales. Au moment où on parle d'un éventuel remaniement ministériel, il n'est donc pas exclu de voir quelques cadres importants de Djaballah faire leur entrée dans le gouvernement Benflis et sceller ainsi une alliance longue de cinq ans.