La fermeté affichée, ces derniers temps, par le pouvoir à l'égard des actions de terrain, initiées par les ârchs, s'est soldée par un nombre important d'interpellations de délégués et de manifestants, qui ont plongé la société dans un climat de peur et d'incertitude allant jusqu'à pousser les animateurs de certaines coordinations à renoncer aux actions de protestations programmées pour «dénoncer l'intronisation des nouveaux élus». Consécutivement à la réaction de la CICB, la réussite de la marche populaire organisée par le CSC d'El-Kseur et la persistance de la grève de la faim de certains délégués, les pouvoirs publics lâchent du lest en prenant une mesure d'apaisement d'une importance capitale. En libérant, mardi soir, plus de 17 délégués et manifestants, les autorités locales vont montrer des signes allant dans le sens d'un retour à la quiétude, même s'il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine. En effet, le retour systématique aux actions de rue avec tout ce que cela comporte comme risques de dérapage doit inciter les initiateurs à la réflexion. D'ores et déjà, les récentes libérations sont largement saluées par les citoyens et les délégués de la CICB. M.Ali Gherbi parle de «l'existence de bonne volonté à l'intérieur du pouvoir. Elles sont derrière cette oeuvre». Tout en gardant l'espoir que cette mesure soit élargie aux autres détenus, le président du CSC d'El-Kseur reste convaincu d'«une évolution positive de la situation». De leur côté, les délégués de la CICB ont appelé l'ensemble des détenus en grève de la faim depuis plus d'une semaine «à cesser leur action héroïque». Dans une déclaration rendue publique par la présidence tournante, la CICB salue «le courage des grévistes». Concernant les libérations, elle exige que «celles-ci soient élargies à l'ensemble des détenus du mouvement citoyen».