Les rédacteurs de ce document n'ont pas hésité à faire porter au pouvoir la responsabilité de la crise qui perdure. La fermeté affichée ces derniers temps par le pouvoir à l'égard des actions de terrain initiées par les ârchs et qui s'est traduite par plus d'une quinzaine d'arrestations, semble ne pas être au goût de la coordination intercommunale de Béjaïa. Outre les actions qui ont pu se tenir à Seddouk et à El-Kseur, la Cicb a, dans une déclaration rendue publique hier par la présidence tournante, dénoncé et condamné ce qu'elle considère comme «un acte stalinien des tenants du pouvoir» et réaffirmé sa détermination «à entreprendre des actions d'envergure en vue de libérer les détenus». Les rédacteurs de ce document n'ont pas hésité à faire porter au pouvoir la responsabilité de la crise qui perdure. «S'il n'y a aucun signe de solution à l'horizon c'est parce que le pouvoir illégitime s'entête à interdire toute expression citoyenne même pacifique mettant ainsi la société dans un étouffoir», écrivent-ils. «Le traitement de la contestation populaire par le mépris et la répression est porteur de tous les dangers pour le pays», avertissent-ils encore en prévenant que «le statu quo, que le pouvoir mafieux et assassin entretient, mènera, à coup sûr, à une situation catastrophique». Par ailleurs, la Cicb réitère le préalable dès la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur qui «demeure la seule issue», précise-t-on encore avant de conclure par l'«exigence de la libération de tous les détenus du mouvement citoyen». Notons aussi que le comité de la société civile d'El-Kseur avait, dans la soirée de lundi, organisé une marche populaire pour «exiger la satisfaction des revendications citoyennes et la libération des détenus». Cette manifestation populaire, qui a drainé la grande foule, s'est déroulée sans incident et s'est achevée par la tenue d'un meeting. L'occasion a été saisie par le président du CSC d'El-Kseur, M.Ali Gherbi, de réaffirmer les mots d'ordre de l'action du jour et de faire état de la solution préconisée par le comité par rapport à la gestion des affaires de la cité. Tout en se félicitant de «la réussite du rejet», la figure de proue du mouvement citoyen rappellera que «cette action ne vise nullement à déboucher sur une situation de non-Etat», d'où «la création de ce conseil consultatif qui aura sa légitimité par le biais de la base» et qui aura pour mission « la surveillance et l'assistance du secrétaire général dans la gestion de l'APC». L'orateur ne précisera pas, toutefois, la procédure de nomination du gestionnaire de la mairie et de ce conseil. Signalons enfin que les sit-in prévus lundi pour dénoncer l'«intronisation des nouveaux élus» n'ont eu lieu qu'à Seddouk et à El-Kseur. Partout ailleurs, les organisateurs ont préféré renoncer à ces actions de protestation en raison du climat d'incertitude qui plane dans la région. La présence policière en force dans certaines localités et les risques de dérapage, comme ce fut le cas à Seddouk, sont autant de raisons qui ont conduit les délégués communaux à surseoir à leurs initiatives. On apprend, cependant, que les mêmes actions seront reconduites demain dans tous les chefs-lieux de communes.