La Corée du Nord a appelé à une amélioration des relations entre elle et la Corée du Sud, dans des éditoriaux publiés hier par des médias officiels nord-coréens à l'occasion du Nouvel An, alors que la tension dans la péninsule reste vive. «La confrontation entre le Nord et le Sud doit être désamorcée dès que possible», déclarent les éditoriaux de trois des principaux journaux nord-coréens. «Cette année, nous devons lancer une campagne plus déterminée pour améliorer les relations inter-coréennes», affirment ces éditoriaux. Les relations déjà tendues entre les deux pays se sont encore détériorées après le bombardement en novembre par l'artillerie nord-coréenne d'une île sud-coréenne située en mer Jaune, au cours duquel deux militaires et deux civils sud-coréens ont été tués. Séoul a mené depuis une série de manoeuvres militaires, dont un exercice d'artillerie à munitions réelles sur l'île qui avait été bombardée, mais Pyongyang qui avait promis une attaque encore plus violente si les manoeuvres sud-coréennes avaient lieu, n'a pas mis ces menaces à exécution. Selon les éditoriaux publiés hier, «des efforts actifs doivent être faits pour créer une atmosphère de dialogue et de coopération entre le Nord et le Sud en plaçant les intérêts communs de la nation au-dessus de tout». L'un de ces éditoriaux souligne que Pyongyang, dont les activités nucléaires ont fait l'objet de pourparlers à six actuellement dans une impasse, est engagé dans un processus de dénucléarisation. Toutefois, faisant allusion aux manoeuvres militaires sud-coréennes auxquelles les Etats-Unis ont parfois participé, un journal nord-coréen appelle à la vigilance vis-à-vis de «ces manoeuvres qui visent le Nord et ces armements belliqueux à l'intérieur comme à l'extérieur qui menacent sérieusement la sécurité nationale et la paix». En plus des bombardements par le Nord de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, qui ont fait quatre morts, Séoul accuse le Nord d'avoir coulé en mars dernier dans une zone disputée de la mer Jaune l'un de ses navires de guerre, ce que Pyongyang dément vigoureusement. Le ton conciliant de ces éditoriaux tranche fortement avec le ton belliqueux adopté par la Corée du Nord tout au long de l'année écoulée. Début décembre encore, le Nord se disait prêt à livrer une «guerre sacrée» contre le Sud, menaçant même d'utiliser son arsenal nucléaire.