«Meda I n'a pas eu les résultats escomptés. Les entreprises sont livrées à terme à elles-mêmes» Le spectre de la déperdition, à tous les niveaux, du montant colossal alloué au programme de la mise à niveau des PME, qui est de l'ordre de 380 milliards de DA, n'est pas à écarter. Cela est d'autant plus vrai que le programme précédent intitulé «Meda I» est un fiasco ou «un leurre», selon le directeur du conseil consultatif de la PME, Zaïm Bensassi, qui était hier, l'invité de la Radio Chaîne III. «Cette mise à niveau n'a pas eu les résultats escomptés. Les entreprises sont livrées à terme, à elles-mêmes», a-t-il ajouté. Peut- être, souligne-t-il que «le Meda II sera plus performant car un directeur algérien suit le programme. Celui-ci va porter sur la compétitivité et concernera 220 entreprises». Cela dit, poursuit-il «j'ai confiance dans le programme de mise à niveau mené par les bureaux d'études algériens et j'espère que les entreprises qui y adhèreront vont être suivies». Pourtant, les chefs d'entreprise et beaucoup d'observateurs estiment que non seulement les contours de cette opération ne sont pas clairement définis mais aussi, les ressources humaines à même d'arrimer l'entreprise aux normes internationales font défaut. Cela d'une part. De l'autre, le manque de confiance a fait qu'il y a aujourd'hui peu d'entreprises performantes qui réinvestissent leurs bénéfices. Elles préfèrent plutôt miser sur l'immobilier, une valeur sûre. Si le démantèlement des barrières douanières dans le cadre de l'Accord d'association avec l'Union européenne est différé, il n'en demeure pas moins que «cette période reste très courte et insuffisante dans la vie d'une entreprise», a-t-il indiqué. Même si la mise à niveau est «une opération permanente lancée sur cinq ans», en revanche, le démantèlement risque fort bien d'influencer négativement le développement des PME, dès lors que l'aboutissement de ladite mise aux standards internationaux est un objectif à atteindre «au bout de 5 ans». En outre, il est recensé actuellement «près de 400.000 petites et moyennes entreprises en Algérie»,selon l'invité de la radio. A partir d'un simple calcul arithmétique il ressort que le nombre de PME, autrement entités éligibles audit programme sera beaucoup plus important, soit 100.000 PME. Cependant, le programme de la mise à niveau concernera environ «20.000 petites et moyennes entreprises (PME)», a-t-il encore précisé. il est annoncé que ce programme «qui sera lancé durant la première quinzaine du mois en cours, touchera les entreprises activant dans le secteur des travaux publics et celui de l'industrie et des services se rapportant à l'industrie». Néanmoins, pour sortir l'économie nationale de la dépendance absolue des hydrocarbures, «le programme doit cibler en premier lieu les entreprises exportatrices», selon l'invité de la radio. Ce programme dont les fondamentaux ont été adoptés en Conseil des ministres, «sera mené par l'Agence nationale de développement des PME», a-t-il précisé. Le directeur du conseil consultatif a rappelé que «75% du tissu industriel sont des microentreprises dont l'effectif est au-dessous de 10 employés». Or, d'après ce responsable, «ces petites entreprises ne sont pas éligibles donc, exclues du programme de mise à niveau». Une liste de laboratoires exclusivement algériens, souligne-t-il «sera élaborée pour piloter cette opération de mise à niveau».