Ayant assimilé les prières de rue des musulmans en France à l'Occupation allemande, la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Lyon, a indiqué jeudi le parquet. La nouvelle cheftaine du FN tente de séduire les médias et d'élargir son audience. Gagnée par la lepénisation, l'UMP applique déjà une partie du programme du FN. Marine Le Pen peut donc s'en prendre aux musulmans car on lui a préparé le terrain. L'enquête en question fait suite au dépôt de plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) qui avait estimé que ces propos constituent «le délit de la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes en raison de leur appartenance ou non à une religion déterminée». «Si la matérialité de ces propos est constituée, Marine Le Pen s'exposera à des poursuites judiciaires», a indiqué le procureur de Lyon, Marc Désert. Marine Le Pen avait qualifié, lors d'une campagne de son parti à Lyon, le 10 décembre dernier, les «prières de rue» des Musulmans «d'Occupation, sans blindés», ni «soldats», mais d'«occupation tout de même» Ces propos avaient suscité un tollé parmi la classe politique française. La première responsable du Parti socialiste, Martine Aubry, s'est alors, dite «choquée» par ces déclarations et avait estimé que Marine Le Pen «reprend les accents de son père dans des buts purement clientélistes et en renvoyant aux marges de notre République des hommes et des femmes qui ont toutes leur place et qui ont le droit de croire comme on a le droit de ne pas croire ou d'avoir une autre religion». La secrétaire nationale de Europe écologie-les Verts, Cécile Duflot, a estimé, quant a elle, que les propos de Marine Le Pen étaient «désespérants de médiocrité», jugeant que la fille de Jean-Marie Le Pen n'était «pas plus light que son père». Si Marine Le Pen est plus dangereuse que son père, c'est quelle profite aussi d'un contexte favorable à la montée des peurs et à la recherche de boucs émissaires: chômage massif, remise en cause des protections sociales, creusement des inégalités, absence d'alternatives au capitalisme débridé, affairisme au plus haut niveau de l'Etat, retour de la tentation xénophobe en Europe, crispations autour de l'Islam.