Le secrétaire national du Parti socialiste français à l'Europe et aux relations internationales, a jugé intéressante la proposition marocaine. Jean-Christophe Cambadélis a-t-il exprimé une opinion personnelle? La presse marocaine ne s'est pas posé la question. Elle s'est vivement empressée de faire la part belle à ses propos. Il fallait s'y attendre. «Le Parti socialiste qui est pour l'autodétermination depuis des lustres, accueille avec intérêt la proposition marocaine d'autonomie. C'est une proposition qui est sur la table des négociations et qu'il faudra étudier et ne pas la rejeter d'un revers de main», a affirmé le secrétaire national du Parti socialiste français à l'issue d'un entretien, à Paris, avec le président de la Chambre des Conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah. «Tout le monde doit concevoir que la situation doit se débloquer», a ajouté l'ex- numéro deux du PS chargé des relations extérieures, dans une dépêche répercutée par l'agence de presse officielle marocaine MAP datée du 15/01/2011. La sortie peu médiatisée d'une des grosses pointures du PS et de la classe politique française ne peut passer inaperçue quand bien même le dossier du Sahara occidental serait relégué au second plan à cause d'une actualité internationale brûlante. Tous les regards sont actuellement logiquement braqués sur les événements qui sont en train de métamorphoser la Tunisie après que le président Benali ait été obligé de quitter le pouvoir sous la pression de son peuple. Il est vrai que la situation doit se débloquer au Sahara occidental, mais cela doit se faire en priorité pour le peuple sahraoui - ce que tout le monde souhaite par ailleurs- ce qui ne doit pas se faire à n'importe quel prix. Surtout pas celui de faire taire la voix du peuple sahraoui opprimé. Aucune allusion n'a été faite par le député du XXe arrondissement de Paris, à la répression féroce exercée par les forces d'occupation marocaines, contre les militants sahraouis des droits de l'homme et qui bat actuellement son plein dans les territoires occupés. Le Parti socialiste français a-t-il viré sa cuti? «Le conflit du Sahara occidental dure depuis trente-cinq ans, depuis trop longtemps. Il faut que les hostilités s'arrêtent et que les résolutions des Nations unies soient respectées», avait pourtant déclaré l'ex-premier secrétaire du PS François Hollande, dans une interview accordée au quotidien L'Expression qui a été publiée le 8 décembre 2010. Il est vrai qu'en ce moment au Parti socialiste, on a du mal à parler d'une seule voix. Les déclarations de Manuel Valls, maire d'Evry et député de la 1re circonscription de l'Essonne, à propos des 35 heures, ont soulevé un tollé au sein de la formation politique de Martine Aubry. Présidentielle 2012 oblige, les candidats potentiels au Palais de l'Elysée affichent leurs différences. Est-ce le cas pour Jean- Christophe Cambadélis, lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, grand favori des sondages pour succéder à Nicolas Sarkozy? Le secrétaire national du PS, qui va rouler pour le président du FMI, avait sans doute l'intention de rassurer le trône alaouite -dans le cas très probable de l'accession de DSK à la présidence de la République - de la position constante de la France au sujet de la question su Sahara occidental. «La proposition d'autonomie marocaine au Sahara méritait beaucoup d'attention et allait dans le bon sens pour résoudre le différend autour de la question du Sahara», a souligné de son côté le président du Sénat français. Blanc bonnet, bonnet blanc. UMP et PS se marquent à la culotte!