L'atmosphère, sans être explosive, est tendue. A Tizi Ouzou, les renforts en URS annoncent une journée chaude. Les ârchs ont tapissé les murs de la ville de photos des détenus et d'appels à la marche et à la grève générale pour aujourd'hui. L'itinéraire choisi par les ârchs pour la marche risque d'être «la pomme de discorde». Certes, les autorités n'ont pas autorisé cette action, mais les ârchs n'ont jamais demandé d'autorisation. Ainsi, au cas où les URS empêcheraient les marcheurs d'aller jusqu'au point de chute: devant la maison d'arrêt de la ville, il est attendu que les «émeutes» puissent démarrer à ce moment-là. A moins que les autorités finissent par tolérer l'action et ne gardent les URS qu'en cas de «grabuge». A Tizi Ouzou, une pluie fine mais soutenue rend encore plus lourde l'atmosphère. Les citoyens venus faire leurs emplettes font comme si de rien n'était. Le matin, on a annoncé un meeting de la coordination de Tizi Ouzou, au niveau de la cité La Cnep, mais finalement l'action est reportée. A Azazga, l'ârch d'Ath-Ghobri a organisé un meeting au niveau du stade Boukersi-Lounès. L'objectif étant la mise à l'index de la Sonelgaz qui, selon les délégués, «harcèle les citoyens» et aussi, les détenus dont la libération est exigée. Une poignée de jeunes, une trentaine, s'est rassemblée devant Sonelgaz, puis s'est dispersée sans incidents. La marche d'aujourd'hui peut réussir. Le 20 avril représente tellement de choses aux yeux de tous. Les ârchs s'attendent à rééditer la fameuse marche noire qui avait vu Tizi Ouzou noyée de monde.