La manifestation été dispersée par les policiers, mais la ville a baissé rideau. La ville d'Azazga devait connaître, dans la journée d'hier, une action décidée par la coordination locale, afin d'exiger la libération des détenus. Une marche de protestation devait démarrer de l'ex-station de fourgons et ce, jusqu'à la daïra, où un sit-in était programmé pour exiger le départ du chef de daïra, avec un crochet à l'APC où était prévue la fermeture du bureau du maire. Un maire d'obédience FLN. Hier, vers 10h, dans une ville sévèrement quadrillée par les forces de polices dont les brigades anti-émeutes et où beaucoup de commerces ont préféré baisser rideau, les personnes qui se regroupaient à la station de fourgons, se sont retrouvées face à face avec des policiers décidés à interdire l'action. Les marcheurs ont, malgré tout, essayé de s'ébranler, mais ont été immédiatement contenus. Devant l'échauffement des esprits, les grenades lacrymogènes et même les balles en caoutchouc ont parlé. Quelques marcheurs ont pu, par des chemins détournés, arriver près de la daïra et de l'APC, mais les édifices étaient sérieusement gardés par la police et, selon des sources, à l'intérieur de l'APC, des militants FLN se tenaient prêts à toute éventualité. Avant même que les manifestants ne menacent les deux institutions, les tirs de grenades lacrymogènes les ont dispersés. Les jeunes se sont égaillés dans les rues de la ville, c'est le «sauve qui peut» général. Fort heureusement, on ne signale aucune victime, même si des sources évoquent le cas de trois citoyens arrêtés, dont un délégué du village Ath-Bouadda. Des échauffourées sporadiques ont été signalées dans certains quartiers de la ville en début de soirée. Les rues de la ville portent les traces des effervescences constatées après l'interdiction de la marche. Le macadam est semé de projectiles divers: pierres, cocktails Molotov, grenades lacrymogènes et balles en caou- tchouc. La coordination locale, selon un marcheur, a lancé un ultimatum pour libérer les personnes arrêtées, dans le cas contraire, il serait décidé une grève générale illimitée, à partir d'aujourd'hui. Une action qui n'a pu être confirmée, mais que la plupart de citoyens n'arrivent pas à admettre.